Retraité mais toujours actif et engagé, le professeur John Igué n’a rien perdu de sa verve. Reçu, lors d’une conférence organisée par l’Institut des Artisans de Justice et de Paix IAJP le jeudi 19 avril 2024, l’enseignant a partagé ses expériences, ses certitudes, ses doutes sur les relations entre le Bénin, l’Afrique et le reste du monde.
Belmondo ATIKPO
« L’économie mondiale et les défis de coopération internationale dans les pays africains », tel est le thème général d’une conférence-débat animée avec maestria par le professeur John Igué, enseignant-chercheur à la retraite de la géographie économique, l’histoire de la civilisation Yoruba, l’économie informelle et la place de l’Afrique dans la mondialisation. En présence d’un parterre de personnalités politiques, d’universitaires, de la société civile, de nombreux curieux et du clergé, le professeur John Igué a fait l’état des lieux des relations économiques déséquilibrées entre le continent noir et les pays industrialisés. Selon lui, le rapport de force entre l’Afrique et l’Occident est défavorable aux africains. « L’Afrique doit avoir une bonne approche de stratégie pour tirer profit de sa coopération avec les pays capitalistes », pense-t-il.
A en croire le professeur Igué, l’Afrique dispose assez de ressources humaines, naturelles et intellectuelles qui sont mal exploitées. Ce gâchis est, selon lui « à la base du sous-développement observé en Afrique ». Pour s’affranchir de la tutelle occidentale, l’orateur pense que « la clé du développement réside dans la liberté et l’autonomie des pays africains ». De ce fait, il « déplore la dépendance excessive des pays africains vis-à-vis des technologies étrangères ». Il a fait savoir au public que le Bénin a besoin actuellement de mécaniciens qui seront formés à la fabrication de motos localement produites au Bénin. Ce faisant, les autorités béninoises créent d’emplois, développent le pays et luttent contre la prolifération des engins d’origine asiatique. Le Professeur Igue a conclu son intervention en se montrant optimiste quant à l’avenir de l’Afrique et notamment du Bénin. Il a affirmé que le pays a le potentiel pour se développer et devenir un acteur majeur de l’économie mondiale. Cependant, il a souligné que cela ne pourra se faire qu’à condition que les Béninois s’affranchissent de la dépendance vis-à-vis des technologies étrangères.