Chaque saison, le Bénin produit plus de 30 000 tonnes de mangues dans ses différentes régions. Pendant que la majeure partie de cette production pourrit aux abords des grandes voies. Mais au Sénégal les mangues produites Sont exportées. Le pays de Macky Sall a réussi à exporter près de 14 000 tonnes du fruit vers l’Union européenne (UE) sur un total de 16 000 tonnes, un exemple à suivre.
Alors que la diversification du secteur agricole est clamée sur tous les toits, toutes les actions majeures du gouvernement semblent tourner vers la promotion du coton. Plusieurs filières agricoles à haut potentiel, telles que le palmier à huile, le maïs et la mangue semblent être laissées pour compte. Au Sénégal, tous les indicateurs sont au vert pour la filière mangue. Depuis le début de la campagne de commercialisation 2018, le pays est à un peu plus de 16 000 tonnes exportées sur le marché international, dont plus de 14 000 sont destinées au marché de l’UE. Selon le sénégalais Abdoulaye Ndiaye, chef de la division législation phytosanitaire à la Direction de la protection des végétaux (DPV), il s’agit d’un volume jamais égalé lors des campagnes passées sur le marché de l’UEMOA. Un exemple que doit suivre les autorités béninoises qui ont en main le destin du secteur agricole. Ainsi, l’on ne verra plus désormais de mangues pourries dans les champs et abords de voies. Pour mémoire, une usine de fabrication de jus de mangue a été installée à Natitingou en 2013 pour transformer environ 3000 tonnes de mangues chaque année. Une usine qui peine à tourner avec ces nombreuses insuffisances et le règne de la mauvaise gestion. Cette filière dorénavant victime de l’absence de magasin de stockage adéquat et d’organisation de la collecte du fruit, mérite toute l’attention des pouvoirs politiques. Son développement passera certainement par une organisation de la campagne de récolte, la formation des producteurs sur les stratégies de conservation, de transformation et sur les marchés d’écoulement existants ; l’expérimentation des techniques comme la fumigation pour assurer une ‘’bonne’’ qualité du produit. La fumigation étant l’opération consistant à introduire un gaz ou une substance donnant naissance à un gaz dans l’atmosphère d’une enceinte plus ou moins fermée en vue d’y détruire des organismes vivants dits ‘’nuisibles’’. Puisque, si l’Union européenne est encore le principal marché, le pari des exploitants est de se mettre en conformité avec les normes des emballages et améliorer la qualité de la production. Le Sénégal troisième exportateur du fruit d’Afrique de l’Ouest derrière la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, met aussi l’accent sur la mangue séchée afin d’allonger la période de commercialisation de ce fruit. Rappelons que sur un marché international encore dominé par le Brésil, l’Afrique de l’Ouest ne faiblit pas puisqu’elle détient aujourd’hui, avec 40% de la production mondiale, c’est à dire la seconde place.
Félicienne HOUESSOU