Environ 5000 milliards de morceaux de plastique flottent déjà dans les océans et 73 % des déchets sur les plages sont du plastique tels que des filtres de cigarettes, des bouteilles, des bouchons, des emballages alimentaires, des sacs ou bacs en polystyrène, selon des chiffres publiés par la National Geographic.
Issa SIKITI DA SILVA
La pollution du plastique est un problème environnemental mondial qui s’aggrave avec des impacts temporels et spatiaux à long terme, contribuant au triple défi du climat, de la biodiversité et de la pollution, souligne cette semaine le Chatham House, un think-tank britannique basé à Londres.
En dépit de cette accumulation monstrueuse de déchets plastiques dans l’environnement marin et sa menace sur la planète, la production des produits en plastique continue sans relâche dans le monde.
Avec une production annuelle de 108 millions de tonnes, la Chine est le plus grand producteur de plastique dans le monde.
National Geographic révèle que la production mondiale de plastique a connu une croissance exponentielle, passant de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 162 millions en 1993 puis 448 millions en 2015. D’autres sources indépendantes estiment qu’actuellement, près des 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde.
En Afrique, un continent où les politiques de collecte des déchets sont inadéquates, les déchets plastiques envahissent les villes, les marchés, les berges lagunaires et bloquent les caniveaux, provoquant parfois des inondations. Plus de 90 % des déchets générés sont éliminés dans des dépotoirs et des décharges non contrôlés ou brûlés à ciel ouvert.
Vers un traité mondial ?
Dans un monde où toutes les espèces d’oiseaux marins mangent déjà du plastique régulièrement, et où les experts pensent que rien ne pourrait être comme avant, les délégués de 175 pays se sont récemment réunis à Nairobi, au Kenya, dans le cadre de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA) pour discuter sur la création d’un traité juridiquement contraignant visant à mettre fin à la crise mondiale de la pollution plastique.
Appelé « Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument juridiquement contraignant », le traité mondial a été décrit par le Programme des Nations Unies pour l’environnement comme l’accord multilatéral le plus important sur l’environnement depuis l’accord de Paris sur le climat en 2015.
« La résolution et le traité qui suivra d’ici 2024 soulignent l’importance des approches de la chaîne de valeur globale et de la coopération des parties prenantes. La résolution stipule que l’accord final devra réglementer non seulement la collecte et le recyclage des déchets plastiques, mais également la conception et la production de plastiques afin de minimiser la pollution causée à chaque étape du cycle de vie », expliquent Dr Patrick Schröder et Klas Wetterberg. A en croire ces deux experts du Chatham House, fixer des objectifs, des contrôles et des délais pour minimiser la production et la consommation de plastiques vierges sera un point de friction dans les négociations, mais c’est une question essentielle pour créer un accord solide.