La croissance économique du Bénin est estimée à 6,2% en 2023 contre 5,7% en 2022, selon la Banque mondiale. Le Bénin est ainsi classé 6è dans le top 10 des pays africains avec les meilleures perspectives économiques pour 2023. Le Bénin est suivi du Togo, 7è avec une croissance de 5,6% en 2023 contre 4,8% en 2022. Le Sénégal est en tête avec une projection de 8,0%. Le Niger et la Côte d’Ivoire sont respectivement 2è et 3è.
Falco Vignon
Un certain nombre de défis économiques en 2022, notamment une demande extérieure affaiblie, des taux d’inflation élevés et le resserrement des conditions financières mondiales, ont entraîné une baisse de la croissance économique de la région de l’Afrique subsaharienne (ASS) à 3,4 %. Des problèmes tels que l’inflation alimentaire et énergétique ont été en partie catalysés par le conflit russo-ukrainien qui se déroule à l’autre bout du monde. Le coût de la vie, l’insécurité alimentaire, la rareté de l’énergie et bien d’autres sont devenus des crises majeures dans de nombreuses régions du continent, et les experts semblent penser que ces complications pourraient persister. Un certain nombre de prévisions économiques mondiales d’économistes ou d’organisations économiques de renommée mondiale ont montré que l’année 2023 pourrait être marquée par une récession mondiale, un sentiment que la Banque mondiale semble partager.
Un extrait du dernier rapport de l’institution sur les perspectives économiques mondiales, qui, selon la Banque mondiale, fait l’objet de mises à jour fréquentes, indique que ”la croissance en 2023-24 devrait rester inférieure aux moyennes à long terme dans plusieurs économies à mesure que le coût de la vie augmente et des politiques plus strictes continuent de peser sur la demande intérieure. Une croissance faible rendra difficile l’inversion de l’augmentation de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté”.
Dans des pays extrêmement riches comme l’Angola, l’Afrique du Sud et le Nigéria, la Banque mondiale a prévu que la croissance ralentirait à 2,8 %, 1,4 % et 2,9 % respectivement.
Quoi qu’il en soit, la Banque a également laissé présager qu’ailleurs dans la région de l’Afrique subsaharienne, la croissance devrait se renforcer à 5,0 % en moyenne en 2023-24, légèrement en deçà des prévisions de juin, bien que plus de 60 % des pays soient déjà ou à haut risque de surendettement.
Le rapport poursuit en indiquant que les flux de capitaux vers la région devraient rester faibles dans un contexte de risques de crédit fortement accrus, car la flambée des coûts d’emprunt exacerbe les inquiétudes quant à la viabilité de la dette dans la région.
Avec ces nuances qui montrent à la fois que l’Afrique pourrait rester à flot malgré les prévisions déprimées, et peut être affectée par la récession mondiale prévue, il est évident que certains pays de la région s’en tireraient mieux que d’autres au cours de l’exercice 2023, et selon le rapport de la Banque, certaines régions connaîtraient en fait une croissance de leur économie dont notamment le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Togo, la RDC, le Rwanda, l’Ouganda.