(L’autosuffisance ressortie à 41,4%)
Dans le rapport « Direction de la Statistique Agricole, les chiffres définitifs de la campagne agricole 2021-2022, mai 2022 », il ressort que la production halieutique a baissé en 2021 et ce, sur deux années consécutives en ce qui concerne les différentes chaînes sauf la pêche maritime artisanale. C’est la conséquence des difficultés d’importation de l’aliment extrudé adopté par les pisciculteurs à cause de la crise de la COVID-19.
Bidossessi WANOU
« La production aquacole a connu une baisse de 12,6% et de 40,3% respectivement par rapport à 2020 et la moyenne obtenue sur les cinq dernières années ». C’est en résumé ce qui ressort de l’étude réalisée en mai 2022 par la Direction des statistiques agricoles (DSA) du Bénin. Selon le rapport d’étude, en dehors de la pêche maritime artisanale, les autres types de pêche ont connu une baisse. En effet, la production aquacole a connu une deuxième baisse après celle de 2020. Cela se justifie par certains facteurs tels la pandémie du coronavirus avec des difficultés d’accès à l’alimentation pour la pisciculture. « En raison des difficultés d’importations de l’aliment extrudé adopté par les pisciculteurs à cause de la crise de la COVID-19 (limitation et cherté du transport), la production totale aquacole est de 2 649 tonnes contre 3 031 tonnes en 2020. La production moyenne aquacole sur les cinq dernières années est de 4 440 tonnes », renseigne le rapport d’étude « Direction de la Statistique Agricole, les chiffres définitifs de la campagne agricole 2021-2022, mai 2022 ». Contre 82 417 tonnes de rendement en 2020, la production halieutique au Bénin a chuté à 76 925 tonnes en 2021, soit 6,7%. Une chute qui a accru l’importation de poissons frais et autres produits aquacoles. En détail, la pêche continentale a plus tiré le secteur dans sa chute. « En 2021 une baisse de près de 18,1% soit une production de 36 631 tonnes contre une production 44 726 tonnes et 40 271 tonnes respectivement en 2020 et la moyenne des cinq dernières années. Son poids dans la production totale halieutique qui était en moyenne de 56,6% a chuté pour s’établir à 47,6% en 2021 », renseigne l’étude de la DSA à ce sujet. Cette baisse de forme se justifierait par la répression d’engins et outils prohibés qui induisent une surexploitation des ressources halieutiques. Cela a nul doute, limité la capacité des producteurs (pêcheurs).
Ce n’est cependant pas le cas de la pêche maritime artisanale qui a progressé de plus de 3000 tonnes, atteignant une production de 37 591 tonnes en 2021 contre 34 443 tonnes en 2020, soit une augmentation de 9,1% par rapport à 2020. Mais toujours est-il que ces performances n’ont pu permettre de satisfaire la demande ou le besoin du marché local. La preuve en est la dépendance, ressortie à près de 60% sachant que l’autosuffisance s’est affichée seulement à 41,4% selon la DSA. Mais des efforts sont en cours pour accroître sensiblement les performances et réduire la dépendance. C’est d’ailleurs l’objectif du gouvernement qui a mis un important lot de matériels en janvier 2022 à la disposition des pisciculteurs à travers le PROVAC-2. Divers outils de travail leur avaient été octroyés pour un investissement total de 150 millions de FCFA. A l’occasion, « L’accroissement de la production aquacole nous incombe tous en vue de combler progressivement le déficit de notre pays en poissons et réduire dans le même temps les importations », avait affirmé Gaston Cossi Dossouhoui, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la Pêche. Confiant que ces équipements vont améliorer qualitativement et quantitativement les résultats de la production chez les acteurs de la filière piscicole. « Vous avez le devoir de redevabilité vis-à-vis de l’État. Nous serons fiers que vous ayez contribué à couvrir les besoins en protéines halieutiques avec des aliments sains », avait-il insisté.