Perçus à l’origine comme une prouesse de la science, parce que devant permettre d’augmenter la production agricole et simplifier les travaux champêtres, les organismes génétiquement modifiés (OGM), sont à l’heure d’une grande controverse. La dangerosité de ce procédé sur la santé ne relève plus de propos péremptoires mais scientifiques. L’étude scientifique menée par le Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique (CRIIGEN), en dit long et en appelle à sa révocation mondiale.
Sylvestre TCHOMAKOU
Contrairement à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), selon qui, les aliments génétiquement modifiés peuvent renforcer la santé et le développement (rapport « Biotechnologie alimentaire moderne, santé et développement : étude à partir d’exemples concrets » publié en 2005), le Comité Indépendant sur le génie génétique parle plutôt d’un poison mondial servi aux populations. En effet, après une étude scientifique menée dans le plus grand secret et relayé part la chaîne de « télévision française TF1 », certes, sur des rats, la toxicité des aliments génétiquement modifiés à l’organisme a été prouvée. En moins d’un an, l’énorme tumeur développée par les rats mis en expérimentation avec des organismes génétiquement modifiés était loin de l’attente des chercheurs du Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génieGénétique (CRIIGEN). « Ça nous a impressionné parce qu’on a eu des tumeurs de plus de 25% du poids du corps. C’est colossal », a avancé Joël Spiroux, Président du CRIIGEN. Nourris avec le maïs OGM, le NK 603, pendant deux ans, deux cents (200) rats (mâles et femelles), répartis en quatre (04) groupes à savoir : un groupe témoin approvisionné d’un maïs classique et trois (03) autres groupes alimentés respectivement avec du « maïs OGM », du « maïs OGM cultivé avec de l’herbicide issu du Roundup », et du « maïs non OGM mais avec des traces de Roundup dans l’eau », ont révélé différents résultats mettant en cause le génie génétique dans l’alimentation de la population mondiale. Sans exception aucune, ces trois derniers groupes ont été frappés de tumeurs et de pathologies lourdes. « Les 93% de tumeur sont mammaires chez les femelles et se développent surtout au cours de la deuxième année de vie des rats. Ensuite on observe des pathologies hépatiques rénales qui les empêchent d’avoir une vie normale », explique Gilles-Eric Seralini, directeur de l’étude-chercheur à l’institut de biologie fondamentale et appliquée à l’université de Caen. Rapportant cette expérience sur l’humain, « la deuxième année, c’est à partir de 35-40 ans pour un humain » éclaire-t-il davantage.
Un poison ignoré
Les impacts potentiels du génie génétique sur la santé, notamment les maladies ne se font point attendre. Même si ces maladies sont diagnostiquées, elles n’arrivent pas à bénéficier de traitements efficaces en raison du faible de l’Etat de l’impact trop grand du génie génétique sur la santé. « Les tests réglementaires sont sur trois (03) mois, et les gros troubles de pathologie, en particulier les morts par tumeur arrivent au 4ème mois. Ça veut dire que les tests réglementaires de trois mois sont inefficaces pour marquer l’impact sur la santé d’un traitement OGM ou d’une alimentation OGM à long terme dans la vie. », signale le Président du CRIIGEN, Joël Spiroux. Ainsi, cette étude scientifique qui est la toute première du genre avec des résultats rigoureux et probants quant aux impacts des aliments génétiquement modifiés sur la santé, se veut de contribuer à une science saine et au bien-être des communautés. Les financements trouvés auprès de grandes fondations et même de la grande distribution, l’objectif de cette recherche, fait savoir la députée européenne et présidente d’honneur du CRIIGEN, Corinne Lepage, est de débouter les OGM de l’habitude alimentaire mondiale. « Il ne s’agit pas de la culture, il s’agit de la consommation, de ce que nous mangeons par le biais de la viande, du lait, des plats cuisinés dans lesquels il y a des ingrédients OGM », soutient-elle. « Le temps est venu, enchaîne-t-elle, de faire ce que nous demandons depuis des années, c’est-à-dire de vraies études d’impacts sur la santé humaine. ». Après tant d’années de controverses sur les risques des aliments issus du génie génétique, le CRIIGEN vient ainsi de lever le voile sur le danger que court l’Homme.
Le Bénin, l’autre destination de la promotion des OGM ?
Bien que disposant d’atouts naturels à même de permettre une forte augmentation de sa production agricole, le Bénin ne s’est pas fait prier pour la ratification de convention ou traité relatif au génie génétique. Déjà, en 1994, de retour du sommet de Rio, l’Etat béninois a procédé à la ratification de la Convention sur la diversité biologique avec comme point focal au niveau national chargé de sa mise en œuvre le tout nouveau ministère de l’Environnement créé trois ans plus tôt. C’est ainsi que la forte importation et l’utilisation des OGM a envahi le marché béninois avec les produits laitiers de différentes variétés, les maïs OGM, les poussins d’un jour ou poulets génétiquement modifiés, etc. Se basant sur l’article 13 de la Convention sur la diversité biologique et l’article 23 du Protocole de Cartagena sur la biosécurité des Organisations non gouvernementales (ONG) béninoises travaillant dans ces domaines ont facilité l’avènement des OGM dans le quotidien béninois avec les financements de l’Union Européenne. Ne voulant pas se faire compter l’avènement de ce procédé qui est perçu comme une chance pour l’humanité, l’Organisation des femmes pour la gestion de l’environnement, de l’énergie et la promotion du développement intégré (Ofedi), a organisé la toute première conférence publique sur les OGM le 15 février 2001 à Cotonou. En septembre de la même année, l’atelier national initié par le gouvernement sur les risques liés à l’utilisation en agriculture des OGM n’a pas permis d’aboutir à une conclusion concordante. Compte tenu du clivage entre les deux parties, à l’unanimité, les participants ont recommandé au pouvoir exécutif une période moratoire de cinq ans sur l’importation, la commercialisation et la circulation des OGM au Bénin. C’est la décision que prendra effectivement le gouvernement lors du conseil des ministres du 06 mars 2002 avec une série de recommandations. A en croire Henri Assogba dans son rapport intitulé : « Les OGM sur les ondes béninoises : analyse d’un débat délocalisé et à distance », il s’agit entre autre de l’organisation des « tables rondes télévisées et radiodiffusées et un battage médiatique soutenu devant permettre à l’opinion publique d’être largement informée sur les OGM et d’exiger l’étiquetage de produits pour renseigner les consommateurs sur leur teneur en produits OGM » (extrait du relevé des décisions administratives N° 10/SGG/REL adoptées par le conseil des ministres en sa séance du mercredi 06 mars 2002). La fin du moratoire prévue en mars 2007, le débat sur les OGM refait surface sur la scène publique locale. Le dernier évènement en date est la vive contestation enregistrée quant à l’adhésion annoncée du Bénin à la convention internationale pour la protection des obtentions végétales (Upov 1991), introduite au parlement béninois par la commission du Plan de l’Assemblée Nationale. Même de manière ambiante, le Bénin n’est pas en plein dans les OGM, font partie, aujourd’hui, du quotidien de la population béninoise. Par conséquent, le gouvernement se doit de veiller à préserver la population des produits toxiques en invitant les importateurs ainsi que les multinationales à soumettre leur produit à une batterie de tests pour vérifier s’il renferme des toxines nocives ou des substances allergènes. Cela va du bien-être de la population