L’annonce de la réduction par la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC) de sa participation dans la raffinerie Dangote a surpris, suscitant l’inquiétude de plusieurs analystes du secteur quant à ses conséquences. Cette décision illustre les difficultés persistantes du pays à augmenter sa production de pétrole, qui reste inférieure à deux millions de barils par jour depuis avril 2020.
F.V.
Aliko Dangote, PDG du groupe Dangote, a révélé que la participation de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) dans la raffinerie Dangote avait chuté de 20 % à 7,2 %. Initialement, la NNPC avait débloqué 2,76 milliards de dollars en août 2021 pour acquérir 20 % de cette raffinerie d’une capacité de 650 000 barils par jour. Cependant, la NNPC n’a pas honoré ses engagements financiers, une décision annoncée il y a plusieurs mois et jugée surprenante par certains experts. Oladiran Ajayi, associé chez Adesokan & Ajayi LP, critique cette réduction inattendue, soulignant que la NNPC aurait dû finaliser son investissement en évaluant les rendements attendus. Ayodele Oni, expert en droit de l’énergie, précise que le défaut de paiement de la NNPC pourrait constituer une violation de l’accord initial. En 2022, la NNPC avait déjà versé 1 milliard de dollars pour acquérir 20 % de la raffinerie, avec l’intention de fournir 35 000 barils par jour pour rembourser un financement de 1,036 milliard de dollars. Toutefois, des défis persistants tels que le vol de pétrole et les pannes de production ont impacté la production du Nigeria, tombée à 1,5 million de barils par jour en mai 2024, contre 2,5 millions en 2010. Mele Kyari, PDG de la NNPC, a mentionné que les banques étaient prêtes à financer des investissements dans la raffinerie. Clementine Wallop, directrice chez Horizon Engage, note que cette réduction pourrait remettre en question les engagements de la NNPC envers la raffinerie et appeler à une plus grande transparence sur la répartition de la production de pétrole. Abdullahi Bukar, expert en énergie, estime que cette décision pourrait permettre à la NNPC de réinvestir dans le secteur en amont, malgré les défis posés à Dangote pour sécuriser l’approvisionnement en brut national. Ayodele Oni avertit que la réduction de la participation de la NNPC expose la raffinerie à des charges financières supplémentaires, pouvant nuire à la confiance des investisseurs dans le secteur pétrolier nigérian.