Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé récemment qu’il était prêt à collaborer avec les banques centrales au cas ou ces dernières décideraient d’émettre les CBDC, ou monnaies numériques des banques centrales.
Issa SIKITI DA SILVA
« Le FMI est bien placé pour étudier les CBDC, car il peut faire appel à ses experts internes. De plus, un monde potentiel avec plusieurs CBDC pourrait soulever des questions importantes sur les paiements transfrontaliers et le système monétaire international, qui sont au cœur du mandat du FMI », ont affirmé Tobias Adrian et Tommaso Mancini-Griffoli, deux experts du FMI, dans un blog publié la semaine dernière. Chaque pays devra peser le pour et le contre de la cause des CBDC en fonction de sa situation particulière, ont-ils ajouté.
Deuxièmement, le FMI a déclaré qu’il était bien placé pour favoriser la coopération entre les pays et les parties concernées. « Le FMI peut s’appuyer sur sa composition universelle pour partager des informations sur l’évolution rapide des économies de marché avancées et émergentes. En plus, le FMI étant une institution publique internationale, il peut réunir des banquiers centraux et des régulateurs, ainsi que des investisseurs, des entrepreneurs et des universitaires du monde entier pour un dialogue ouvert », ont-ils indiqué. L’institution de Bretton Woods basée a Washington l’a fait à plusieurs reprises lors de ses réunions semestrielles, de sa “Table ronde annuelle sur les technologies financières” et de ses événements de recherche ad hoc. Troisièmement, le FMI a souligné qu’il pourrait aider les pays à évaluer les politiques concernant les CBDC ainsi qu’à rechercher d’autres moyens d’améliorer les systèmes de paiement.
Le FMI peut le faire grâce à son travail de surveillance, ses programmes d’évaluation du secteur financier et son assistance technique, ont renchéri Tobias Adrian et Tommaso Mancini-Griffoli.
Paiements numériques
Les équipes du FMI ont d’une part déjà travaillé avec les pays pour moderniser les systèmes de paiement, donner des conseils sur la législation relative aux paiements numériques et examiner les plans d’émission de CBDC. D’autre part, le FMI a déclaré qu’il pourra aider les pays à réfléchir aux implications des CBDC et aux avantages et risques potentiels qui en découlent, notamment par le biais d’ateliers régionaux mettant à profit les connaissances des banques centrales à la frontière du développement des CBDC et de missions d’assistance technique bilatérales.
Baisse
La déclaration du FMI intervient au moment ou le prix du Bitcoin a baissé de 6% depuis le début de ce mois, ce qui a incité de nombreuses critiques contre la monnaie numérique. Malgré cette baisse, les crypto-monnaies redéfinissent et remodèlent le système financier et leur influence augmente. Et nier cela vous met du mauvais côté de l’histoire, a averti un expert, Nigel Green, le PDG du Groupe deVere, l’une des plus grandes organisations indépendantes de conseil financier au monde. « La réalité est qu’il y a des hauts et des bas sur tous les marchés financiers, le marché des crypto-monnaies n’est pas – et ne devrait pas être – différent », a martelé Nigel Green.