Le budget du Port autonome de Cotonou (PAC), exercice 2019, est évalué à 48 milliards FCFA. C’est le montant adopté par le Conseil d’administration du PAC réuni en séance ordinaire le 15 novembre 2018.
Joël YANCLO
Cotonou deviendra le Port logistique de la région Ouest-africaine. Et pour y arriver, les autorités portuaires ne lésinent pas sur les moyens. Les membres du Conseil d’administration ont approuvé le plan ambitieux d’investissement proposé par l’actuelle direction générale. Le Jeudi 15 novembre 2018, le Conseil d’Administration du Port Autonome de Cotonou s’est réuni en session ordinaire, sous la direction de son Président. Au cours de la séance, les Administrateurs ont étudié et validé plusieurs documents importants pour la relance effective des activités du Port de Cotonou. Il s’agit notamment des documents administratifs pour la réorganisation structurelle du PAC, du budget du PAC exercice 2019 évalué à 48 milliards FCFA ainsi que du Plan d’investissements, document majeur et indispensable pour le repositionnement et la modernisation du Port de Cotonou. Il est estimé à environ 300 milliards de FCFA. Ce plan fixe désormais l’orientation des actions stratégiques à mener au cours des prochaines années. Afin de booster sa rentabilité, profiter du potentiel géostratégique énorme dont il regorge et mobiliser les ressources colossales nécessaires pour sa modernisation, le gouvernement du Bénin a opté pour le Partenariat Public-Privé (PPP) en déléguant la gestion du Port Autonome de Cotonou au Port of Antwerp International (PAI), filiale du Port belge d’Anvers, deuxième port européen, derrière Rotterdam. Le contrat de délégation de gestion signé le 08 janvier 2018, s’articule autour de trois axes stratégiques à savoir la modernisation des installations et équipements, le repositionnement ainsi que le transfert de compétences au profit du personnel local. Ceci justifie la présence d’une équipe d’experts du port anversois dans la nouvelle administration du Port Autonome de Cotonou, à la tête de laquelle on retrouve Joris THYS, actuel Directeur Général du PAC dont l’ambition est de procéder à l’horizon 2021, à la modernisation des équipements et installations du port, doter l’administration portuaire d’outils de gestion qui priorisent la célérité dans le traitement des préoccupations des usagers.
Le port de Cotonou en bref
Port de transit par excellence, le Port de Cotonou offre de multiples opportunités pour les économies régionales en générale et celles de l’Afrique de l’ouest en particulier. Situé à distance stratégique, il s’érige en passerelle préférentielle pour la desserte des pays de l’hinterland et le Nigéria voisin qui sont depuis toujours nos partenaires privilégiés. Le Port de Cotonou, construit pour recevoir un trafic de 350.000 tonnes par an devient en raison de sa position géostratégique, un port à vocation régionale. Ce statut qui s’est imposé au Port de Cotonou et les obligations qui en découlent ont amené les autorités béninoises à réaliser d’énormes investissements en vue de répondre à cette croissance et aux échanges internationaux de la sous-région Ouest-africaine. Le Port de Cotonou en 2015 a dépassé la barre des 10.000.000 tonnes de marchandises grâce à une stratégie fondée sur la planification des réformes de modernisation structurelle et infrastructurelle. Mais en raison de la crise économique qui a sévi dans le monde en 2016, le trafic a baissé pour atteindre 8.500.000 tonnes de marchandises. La croissance a repris en 2017 avec un volume atteignant un peu moins de 9.500.000 tonnes avec 1017 escales dont 1002 navires commerciaux pour la période considérée. Au vue de sa vocation régionale, le Port de Cotonou demeure le premier port de transit de la sous-région. Le volume de marchandises en transit a dépassé en 2017 la barre de 50% du volume total de marchandises qui a transité par le Port de Cotonou.