Le département de l’Atacora se caractérise par un fort intérêt des jeunes ruraux et aussi des villes au métier de la soudure, depuis quelques années. Ce métier de la soudure a aussi le mérite d’attirer également les femmes. A quoi est du un tel regain pour ce métier qui ne disait presque rien aux jeunes gens ?
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
Le métier de la soudure est un noble métier. Moi j’exerce cette activité depuis bientôt 30 ans. J’ai déjà construit ma propre maison au quartier Kantaborifa, j’ai la plupart de mes enfants qui ont fini l’université et d’autres travaillent déjà. Ce métier, sans vous mentir m’a tout donné dans la vie. Ce métier m’a permis de réaliser tous mes objectifs et actuellement je suis fier de continuer par l’exercer, même si les choses ont changé depuis quelques années, a déclaré Yacoubou P, soudeur, rencontré au quartier Kantaborifa, dans le 3eme arrondissement de la commune de Natitingou. Et dans les localités telles que Djougou, Copargo, Toucountouna, Cobly, Tanguiéta, et autres, c’est le même constat qui a été fait: fort intérêt des jeunes pour le métier de la soudure. Suite aux investigations qui ont été faites au sujet de ce métier de la soudure, le constat révèle qu’un soudeur en moyenne, gagne un revenu minimum mensuel de 250000 à 500000 FCFA par mois. Et pour la plupart, ce sont les travaux de chantiers, les réalisations de portes, de fenêtres, et autres équipements liés à leur métier qui leur apporte une telle rémunération. C’est ce qui a amené un jeune soudeur rencontré à Toucountouna à s’exprimer en ces termes: » Le métier de la soudure est un métier où il y a beaucoup d’argent, surtout quand les soudeurs reçoivent les commandes en vue de réaliser les portes métalliques, et autres. » Mais le seul point d’ombre dans tout cela, est l’absence d’entreprise de soudure dans les localités de l’atacora. » La plupart des soudeurs de chez nous ici, sont des artisans, ils n’ont aucune entreprise, et sont pour la plupart des ouvriers, des gens qui font un travail à la main, ce sont des gens qu’on peut considérer comme étant dans le secteur informel » a déclaré un autre enseignant au lycée technique de Natitingou.
Nécessité de la création des entreprises dans le secteur de la soudure
Le collectif des artisans de toutes les communes de l’atacora doivent travailler fortement afin d’aboutir à la formalisation des ateliers de soudure en des entreprises formelles, a déclaré un enseignant en économie, rencontré à Natitingou. Pour lui, au Bénin, le programme de restructuration et de mise à niveau est une véritable aubaine pour les populations et les opérateurs économiques et aussi les artisans de toute sorte. » Il faut que ces soudeurs et autres acteurs qui ont des métiers similaires, sortent obligatoirement du secteur de l’informel. Sans cela, on risque de continuer à faire du surplace. Si possible il faut qu’on les contraigne à en arriver là, a- t- il ajouté. Interrogé sur ce sujet, un artisan estime qu’il faut qu’on les aide à accroitre leur efficacité et leur rendement avant qu’on les mette sur ce chemin qui va les amener à sortir de l’informel. En tout cas, pour arriver à atteindre cet objectif, il faut obligatoirement un recensement de tous ces acteurs là, ensuite un appel à la formalisation et, enfin la mise à niveau. » Si on peut faire les choses ainsi, le nombre d’entreprises dans le département de l’atacora va s’accroitre et cela fera du bien à tout le pays » a ajouté ce professeur d’économie. Espérons que les soudeurs aient envie de sortir de l’informel afin que leur activité puisse prendre le processus de la mise à niveau, à travers le programme de restructuration et de mise à niveau (PRMN).