La Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb) a renvoyé des amphithéâtres de l’Université d’Abomey-Calavi, enseignants et étudiants le lundi 23 mars 2020. Une réaction qui tient du souci du premier syndicat étudiant du Bénin, de préserver les étudiants des risques d’infection au COVID-19.
Falco VIGNON
Pendant que le gouvernement hésite à décider de la fermeture des écoles et universités, la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb) a quant à elle pris ses responsabilités vis-à-vis des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi. Accompagnés des membres de son bureau, Wenceslas Edoh Acakpo s’est rendu dans les amphithéâtres le lundi 23 mars 2020 pour suspendre les cours. Au fait, explique le président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin, « Le conseil des ministres a prescrit une distance d’un mètre pour éviter les contacts physiques. Après, le recteur a interdit tout attroupement de plus de 50 personnes dans l’enceinte de l’Université. Et à voir les conditions dans lesquelles nous étudions à l’UAC, ce serait impossible pour nous de respecter même une distance de cinq centimètres dans les amphithéâtres puisqu’ils sont de capacité à contenir un effectif de 100 voire 200 étudiants. Mais on y entasse jusqu’à 1000 étudiants ». Cette descente vise à faire respecter ces mesures et à défaut, surseoir toute activité dans les amphithéâtres car, il y va du bien être de toute la communauté universitaire, a poursuivi le premier responsable de la Fneb. Ainsi, malgré les mesures prises par les autorités étatiques et rectorales, certains enseignants continuent par inviter aux cours les étudiants dans un contexte où, la majorité des amphithéâtres dépasse largement cet effectif, seuil recommandé par les autorités. « On leur a souligné le fait. Mais certains enseignants nous ont opposé que les cours ne sont pas des regroupements », telle est la raison principale de l’acte de la Fneb, rapportent certains responsables. Mieux, aucune décision jusque là n’a suspendu les cours et donc, ils sont en droit de dérouler leurs enseignements. Mais les responsables étudiants ne conçoivent pas la situation sous cet angle. Pour eux, les conditions de déroulement des cours à l’université notamment sur le campus d’Abomey-Calavi, exposent les étudiants à de grands risques de contamination et, il faudra suspendre et ne pas attendre d’enregistrer des cas avant de commencer par s’affoler. Il faut noter que cette suspension est intervenue dans le grégaire habituel reconnu aux universités publiques au Bénin. Le retour dans les amphithéâtres est pour l’heure, sine-die. Mais toujours est-il que certains enseignants tiennent à poursuivre leur cours et depuis hier mardi 24 mars, la situation a dégénéré en conflit et en affrontement entre Forces de sécurité dépêchée par la Police républicaine et les étudiants manifestants.