Le réseau de téléphonie mobile MTN a initié le vendredi 10 juin 2022, une rencontre médias sur le code du numérique. C’est Maître Raoul Placide Houngbédji, avocat au barreau du Bénin qui a entretenu les participants à la séance en présence de la Directrice générale de MTN Bénin, Uche Ofodile.
Bidossessi WANOU
La protection du journaliste dans le code du numérique, c’est sur ce thème que Maître Raoul Placide Houngbédji, avocat au barreau du Bénin invité par le Direction générale de MTN Bénin a échangé avec les médias. En effet, le Code du numérique au Bénin n’a cessé d’être à la base de plusieurs soucis. Si pour certains, mêmes professionnels des médias, ce code n’engage pas les médias mais les internautes, la démarcation n’est pas clairement faite et plusieurs dispositions sont à ce jour à équivoques. Il demeure une épée de Damoclès qui guette tout professionnel notamment sur les nouveaux médias. Mais s’adresse-t-il réellement aux médias ce code ? La question mérite d’être posée sachant que les mots « Journaliste et journalisme n’apparaissent qu’une seule fois » dans tout le Code. On retrouve dans ce Code, une protection institutionnelle du journaliste notamment en son article 3. Toutefois, la protection que le code apporte au Journaliste est relativement faible a souligné le présentateur, Maître Raoul Placide Houngbédji. Alors que la dépénalisation du délit de presse demeure et n’a jamais été remise en cause, le code du numérique créé un environnement répressif notamment au chapitre 9. Selon l’article, 550, le journaliste peut se retrouver dans l’exercice de ses fonctions en prison. C’est bien une situation complexe à laquelle les professionnels des médias et du droit doivent travailler. Certes, « là où il a le droit, Il y a le devoir, là où il y a ‘a liberté, il y a la limite », s’est résolu le conférencier qui n’a pas manqué cependant d’insister sur le tort fait par endroit à la liberté d’expression. Il y a tout de même une protection personnelle via un droit de plainte et de réponse notamment à l’article 559 du code. Le présentateur a noté que le Code du numérique remet en cause des principes numériques, plonge le journaliste dans la peur et vient freiner la liberté de presse, la liberté d’expression. En définitive, « autant le Code du numérique est venu encadrer la liberté d’expression sur les canaux digitaux, autant certaines dispositions posent problèmes », s’est-il exclamé. Il aura suffi de lire le rapport 2020-2021 de la Commission béninoise des droits de l’homme (CBDH) qui pointe les effets négatifs et rétrogrades du Code à la liberté de presse, des arrestations et poursuites de professionnels des médias sous le couvert dudit Code pour s’en convaincre. C’est à raison que des parlementaires se sont eux-mêmes intéressés au sujet. Dès lors, doit-on travailler en l’état où corriger les dispositions du Code qui posent problème? Il va sans dire qu’une synergie entre différents acteurs s’imposent pour réussir ce pari. Il faut souligner qu’à l’ouverture des échanges, Uche Ofodile, Directrice générale de MTN Bénin a salué l’intérêt des professionnels pour cette séance. A l’en croire, c’est une contribution de la Direction à un meilleur exercice de la profession et le début d’un partenariat dynamique et agissante basé sur l’épanouissement des médias. Cette session ne sera pas la dernière a-t-elle rassuré pour finir.