Une partie de la facture des importations du Ghana, notamment les carburants sera réglée avec des lingots d’or au lieu du dollar US dès janvier 2023. C’est une annoncé faite par le vice-président de la République sur les médias sociaux.
Bidossessi WANOU
La banque centrale ghanéenne rachètera 20% de la production aurifère locale (80 tonnes en 2021). Les producteurs d’or du pays, toute unité confondues, (les multinationales et compagnies locales, exploitants d’or et des projets miniers communautaires) sont tous en effet instruits de concéder 20% de leur production à l’Etat ghanéen. Aussi, la délivrance de nouvelles licences d’exploitation d’or à petite échelle est soumise à l’avenir à l’obligation de vendre à la Banque centrale du Ghana 20% de la production d’or. L’Etat, via cette institution, va acheter cette production en monnaie locale (cédi) au cours du marché de l’or à l’international, au comptant. Lors de la séance du vendredi 25 novembre, l’once d’or s’échangeait au cours de 1.754,76 dollars. Selon Mahamudu Bawumia, Vice-président de la République ghanéenne, cette mesure pour un début concerne les importations des produits pétroliers raffinés, réglées à ce jour en dollar américain. A travers cette décision exceptionnelle, le pays vise plusieurs objectifs. En effet, le Ghana fait face à une crise économique critique et c’est pour contenir les effets que le gouvernement a choisi de régler la facture d’une partie des approvisionnements du pays, notamment les carburants, en or, au lieu du dollar américain. Quant aux objectifs de la décision, le Ghana estime qu’en rachetant 20% de la production d’or et en réglant en lingots d’or certaines importations, l’Etat préserve une partie de ses réserves en devises qui ont fortement baissé depuis le début de l’année sous l’effet de la hausse des cours des produits importés (carburant, denrées alimentaires…). Cela permettrait également de limiter les pressions sur les avoirs en devises (dollar, euro…). Pour cause, l’or acheté participe du renforcement des avoirs extérieurs du Ghana composés de devises, de l’or et des DTS (Droits et tirages spéciaux) du FMI. Et en appliquant cette mesure, le Ghana réduira la perte inexorable des réserves en devises du pays. La baisse des sorties de devises et la reconstitution des avoirs extérieurs devront permettre également de freiner la dépréciation de la monnaie locale sachant que de janvier 2022 à ce jour, le cédi a perdu 135,80% de sa valeur par rapport au dollar américain (6,15 cedis pour 1 dollar à 14,50 cedis). Cette décision du pouvoir vient donc renforcer la lutte contre l’inflation qui a impacté le pouvoir d’achat des Ghanéens. Classé 2è producteur d’or en 2021 avec 80 tonnes, le Ghana entend s’appuyer sur cet atout pour réguler l’inflation et stabiliser son marché.
Marché des hydrocarbures au Ghana : Règlement de certaines importations avec de l’or dès 2023
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