Dans les directives internationales de l’OMS, plusieurs plans de riposte sont élaborés par les pays afin d’endiguer à la pandémie du Covid-19. Au nombre de ces mesures, le dispositif Aphro-Cov dédié aux pays de l’Afrique francophone vient de bénéficier un appui financier de 1,5 million d’euros de la part de l’Agence française de développement (AFD).
Félicienne HOUESSOU
Alors que l’on compte aujourd’hui plus de 550 000 cas d’infection au coronavirus Sars-CoV2 responsable de la maladie Covid-19 et près de 25 000 décès dans le monde, le continent africain quant à lui compte déjà plus de 3 000 cas de Covid-19. L’urgence de santé publique est déclarée dans quasiment tous les pays. Face à cette urgence sanitaire, la France est mobilisée pour construire avec ses partenaires une réponse internationale cohérente et multilatérale, centrée sur le rôle de coordination de l’OMS, et contribuant à renforcer les systèmes précaires de santé des pays dits fragiles. Le dispositif Aphro-Cov vise à améliorer la veille sanitaire et la prise en charge des cas suspects de Covid-19. Il s’inscrit dans le cadre de l’appui apporté par la France en réponse à la crise du coronavirus. Piloté par REACTing, ce programme ciblera les laboratoires, le dispositif d’alerte précoce, les services cliniques et, via une sensibilisation et une communication renforcée, toute la population. A cet effet, le montant de la subvention accordée par l’AFD s’élève à 1,5 million d’euros, soit 987,2 millions FCFA.
« Alors que nous traversons une crise sanitaire sans précédent, le constat est clair : seuls des systèmes de santé suffisamment robustes, partout dans le monde, sont en capacité d’organiser une riposte au Covid-19. Dans ce contexte, la coopération sanitaire internationale doit être fortement renforcée avec les pays les moins bien armés, notamment en Afrique où l’avenir de la pandémie pourrait se jouer. Il en va de notre intérêt commun que de se protéger mutuellement. C’est la raison pour laquelle l’Inserm et l’AFD se mobilisent pour prendre activement part aux efforts collectifs en déployant, dans plusieurs pays africains, un premier dispositif conjoint de surveillance, de détection et de prise en charge des cas d’infection au coronavirus », a déclaré Rémy Rioux, directeur général de l’AFD. Il dira ensuite que « dans l’urgence comme dans le long terme des Objectifs de développement durable, il y a un continuum entre politiques publiques nationales et internationales. Il faut investir massivement dans la transition juste ».
La coopération sanitaire internationale renforcée
Face aux nombreuses faiblesses du système sanitaire des pays de la zone, le présent projet s’est donné pour défi d’endiguer la pandémie à coronavirus à travers des stratégies régionaux et internationaux de sécurité sanitaire. A cet effet, le dispositif basé sur la surveillance et la détection des cas de Covid-19, s’est fixé quatre objectifs précis. Primo, il s’agit de former, équiper et renforcer les capacités de cinq laboratoires hospitaliers à proximité des services de maladies infectieuses, appelés à prendre en charge les cas suspects, afin de réduire le délai de rendu des résultats, en complément des circuits impliquant des laboratoires de référence nationaux ou régionaux, bien souvent distants des centres hospitaliers. Secundo, le programme forme et renforce les capacités des Instituts nationaux de santé publique et de leurs « Centres des opérations de réponse aux urgences sanitaires » (CORUS) en matière d’alerte précoce et de circuit de l’information pour la surveillance et le suivi des cas suspects ou confirmés. Tertio, l’Aphro-Cov s’attèle à former, équiper et renforcer les capacités des services de maladies infectieuses des cinq CHU appelés à prendre en charge les cas (suspects et confirmés) en matière d’hygiène hospitalière, d’adéquation de la prise en charge et de soutien psychologique aux personnes et personnels concernés. Enfin, il accompagne les mesures de riposte par de la formation en sciences sociales et des analyses pour mieux guider les réponses des décideurs, notamment en termes de communication, et en complément des approches communautaires. A terme, les services hospitaliers inclus dans le projet seraient dotés d’une capacité diagnostique suffisante pour détecter très rapidement et en toute sécurité les cas éventuels de Covid-19. Le personnel de première ligne des hôpitaux seront à même d’accueillir les patients, de collecter les échantillons, de fournir un diagnostic et de prendre en charge les individus rapidement.