L’Afrique de l’Ouest est une région caractérisée par un dynamisme économique croissant, avec un commerce maritime représentant plus de 90 % des échanges internationaux des pays côtiers (UNCTAD, 2023). Toutefois, les infrastructures portuaires de la région souffrent de congestion chronique, d’un manque d’infrastructures adaptées, et d’impacts environnementaux croissants liés au transport de marchandises (Banque Mondiale, 2022).
Dans ce contexte, les corridors fluvio-lagunaires apparaissent comme une alternative logistique stratégique aux infrastructures maritimes traditionnelles. Selon la Banque Africaine de Développement (2023), seulement 30 % des voies fluviales africaines sont navigables toute l’année, mais leur optimisation pourrait réduire les coûts logistiques de 20 à 40 % et diminuer les émissions de CO₂ du transport de 30 à 80 % par rapport au transport routier.
Au Bénin, les principaux corridors fluvio-lagunaires comprennent le fleuve Ouémé (510 km), le Mono (467 km), et la lagune de Porto-Novo. Ces voies d’eau naturelles pourraient jouer un rôle clé dans la décongestion du Port Autonome de Cotonou (PAC), qui traite plus de 12 millions de tonnes de marchandises par an (PAC, 2023), tout en réduisant les externalités négatives liées au transport routier.
Cependant, malgré ces opportunités, plusieurs défis majeurs subsistent, notamment le manque d’infrastructures fluviales adaptées, la variabilité des niveaux d’eau due au changement climatique, la pollution des cours d’eau, et l’absence de politiques intégrées de gestion durable. De plus, la coopération régionale entre le Bénin, le Niger et le Nigeria reste essentielle pour harmoniser les réglementations et assurer une exploitation efficace de ces corridors.
Ainsi, cette étude propose d’analyser en profondeur les enjeux et perspectives environnementales liés à l’intégration des corridors Fluvio-lagunaires dans la logistique portuaire du Bénin. Nous examinerons les avantages écologiques et économiques de ce mode de transport, ainsi que les solutions pour une exploitation durable et efficiente.
L’importance des corridors Fluvio-lagunaires dans la logistique portuaire du Bénin

Planche 1 : Source des données : enquêtes de terrain, mars 2025
1 Un levier pour la compétitivité du Port de Cotonou
Le port de Cotonou gère plus de 90 % des échanges commerciaux du Bénin et sert de porte d’entrée pour les marchandises destinées aux pays enclavés comme le Niger et le Burkina Faso. L’optimisation des corridors fluvio-lagunaires permettrait de : Désengorger les infrastructures terrestres saturées par le trafic routier. Réduire les coûts du transport de marchandises, le transport fluvial étant en moyenne 30 % moins coûteux que le transport routier (Banque Mondiale, 2023). Faciliter la distribution des produits agricoles et manufacturés vers l’intérieur du pays.
Tableau :1 L’importance des corridors fluvio-lagunaires dans la logistique portuaire du Bénin

Les bénéfices environnementaux des corridors fluvio-lagunaires
Réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)
Le transport fluvial consomme jusqu’à 80 % moins de carburant par tonne-kilomètre que le transport routier (Banque Africaine de Développement, 2023). En intégrant davantage les voies navigables, le Bénin pourrait réduire son empreinte carbone et contribuer à une logistique plus verte.