Le Sommet Italie-Afrique s’est déroulé les 28 et 29 janvier 2024 en Italie. Cette rencontre qui a mobilisé les Chefs d’État et de Gouvernement africains ainsi que les présidents d’Institutions internationales a été ouverte par Sergio Mattarela, Président de la République d’Italie.
Bidossessi WANOU
« Italie-Afrique : un pont pour une croissance commune », c’est le thème fédérateur de ce sommet. Le sommet a abordé plusieurs préoccupations dont l’immigration, la coopération au développement…Selon Georgia Meloni, première ministre d’Italie, ce sommet marque le début d’une nouvelle ère. L’Italie prône, en effet, une coopération respectueuse de l’honorabilité de chaque partie, une coopération dans laquelle, l’Afrique ne sera plus présentée comme l’éternelle malade aux chevets de qui il faudra être dans une logique de charité déguisée. Dans son adresse, la Ministre a insisté sur le renforcement de la coopération avec les pays africains. Il s’agit d’un deal où, chaque partie sortira gagnant en se rendant mutuellement utile à l’autre. « Nous pensons qu’il est possible d’envisager et d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de nos relations, une coopération entre égaux, loin de toute imposition prédatrice ou position charitable à l’égard de l’Afrique », a affirmé Georgia Meloni qui a poursuivi : « L’Italie est naturellement encline à être un pont entre l’Afrique et l’Europe. Le monde ne peut pas penser à l’avenir sans penser à l’Afrique ». On s’ébranle ainsi vers une solidarité agissante et le président Italien dans sa prise de parole n’a pas caché cette intention. « Si tu veux aller vite, marche seul mais si nous voulons aller loin, marchons ensemble », a rappelé Sergio MATTARELA, Président de l’Italie. A l’en croire, « Pour que notre chemin soit commun, en vue d’atteindre les objectifs de prospérité et de paix en Afrique, en Europe et dans le monde, nous devons mettre conjointement en œuvre nos volontés respectives ». Ainsi, les dirigeants italiens ont annoncé diverses initiatives destinées à renforcer les liens économiques et à créer un pôle énergétique pour l’Europe, tout en freinant l’émigration africaine vers l’Europe. Au total, l’Italie a pris un engagement initial de 5,5 milliards d’euros (5,95 milliards de dollars), garanties comprises au profit du continent noir. Réagissant à cette décision, Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine a salué le geste et souligné qu’il s’alignait sur les priorités du continent. Toutefois, des échanges préalables aurait été nécessaires au moment de l’élaboration du plan.
La migration en débat !
Le flux migratoire du continent africain vers l’Europe a préoccupé les participants au sommet. Selon le président de la Banque africaine de développement, Adesina Akinwumi, il est essentiel de continuer à soutenir la croissance économique et le développement des pays africains, de réduire la fragilité et de renforcer la résilience. Abondant dans le même sens, Roberta Metsola présidente du Parlement européen a noté que « Lorsque l’Afrique prospère, l’Europe prospère et le monde entier aussi ». Il y a lieu de promouvoir donc une prospérité partagée, assurant à l’Afrique le nécessaire, ce qui permettra aux africains de rester chez eux. Mais Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne ne voit pas la situation dans ce sens. En fait, « La meilleure façon d’y parvenir est d’unir nos forces et de sévir contre les criminels et, en parallèle, de mettre en place des alternatives légales aux routes meurtrières empruntées par les passeurs », affirme-t-elle. Représentant le chef de l’Etat du Bénin à ce sommet, Mariam Chabi Talata Zimé, Vice-présidente de la République a exprimé la position du Bénin sur le sujet et présenté les thérapies du pays. Selon la VP du Bénin, une meilleure formation ou enseignement à la jeunesse reste la meilleure solution. Il est temps que l’Afrique se mette dans les conditions requises pour la prise en charge de sa jeunesse et sa rétention sur le continent, a-t-elle souligné. Elle a fait remarquer que la migration massive de la jeunesse africaine est perçue comme une menace, d’où la nécessité pour elle d’accorder une importance à la formation professionnelle et à la promotion culturelle. C’est du moins ce qu’a compris depuis quelques années le Bénin qui travaille à professionnaliser l’enseignement et ainsi, garantir une insertion professionnelle assurée aux jeunes après leur formation.
Légende : Photo de famille de quelques participants