Les cybercriminels viennent de frapper fort au Kenya, ce pays industrialisé de l‘Afrique de l’Est, dont l’une de ses plus grandes banques et la 7ème la plus riche du continent, Equity Bank, a perdu 179,6 millions de Kenyan shillings (1,355 million $) en l’espace de seulement sept jours. Les fonds volés ont été transférés vers plus de 550 comptes bancaires et de mobile money, selon les médias locaux.
Issa DA SILVA SIKITI
« Les enquêtes préliminaires ont révélé qu’entre le 9 et le 15 avril 2024, 179,6 millions KES avaient été frauduleusement décaissés du MasterCard GL vers les 551 comptes d’Equity Bank. En outre, les enquêtes ont révélé que 63 millions KES (476 000 $) avaient été envoyés à Safaricom M-Pesa et 39 millions de shillings (295 000 $) à 11 banques commerciales », a rapporté Nairobi News dans son édition digitale du 17 avril.
« Aux premières heures du 15 avril, le service des risques de la banque a détecté une augmentation des transactions provenant de la Mastercard GL de la banque », a déclaré Gerald Munyiri, directeur général de la sécurité et des enquêtes d’Equity Bank, cité par Nairobi News, qui ajoute que la banque a sollicité l’assistance de Safaricom, le plus grand opérateur de téléphone mobile du pays, pour l’aider à localiser les 100 millions de shillings (755 000 $) disparus.
A en croire les dernières nouvelles, près de 20 personnes ont déjà été arrêtées en connexion avec cette opération de cybercriminalité de grande envergure qui a choqué le pays et fait trembler les institutions financières.
860 millions d’incidents
Ces dernières années, le Kenya a été envahi par un grand nombre des cybercriminels qui piratent les systèmes informatiques des entreprises privées et étatiques et détournent l’argent. Les citoyens ordinaires ne sont pas épargnés par cette vague de crime odieux. Plus de 860 millions d’incidents de cette nature ont été enregistrés en 2022, selon le régulateur des communications du pays.
La semaine dernière, trois experts du Fonds monétaire international (FMI) ont exprimé de vives inquiétudes autour de la stabilité du système financier mondial face à l’augmentation des cyberattaques.
« Le secteur financier est particulièrement exposé au cyber-risque. Les sociétés financières, notamment les banques, sont souvent la cible de criminels cherchant à voler de l’argent ou à perturber l’activité économique ; étant donné les grandes quantités de données et de transactions sensibles qu’elles traitent. Les attaques contre les sociétés financières représentent près d’un cinquième du total des incidents », ont affirmé Fabio Natalucci, Mahvash S. Qureshi et Felix Suntheim.