La dangerosité de la Covid-19 ne laisse aucun chercheur indifférent dans la recherche de remède contre cette pandémie. Pour l’obtention de son diplôme de doctorat à l’Université Joseph Ki-Zerbode Ouagadougou au Burkina Faso, l’impétrant Daouda Ouédraogo a soutenu le 8 décembre 2021, sa thèse sur « l’étude de la tolérance, de la sécurité et de l’efficacité de l’Apivirine chez des patients adultes atteints de la maladie à COVID19 sans signes de gravité. » Les conclusions de la thèse sanctionnée par la mention très honorable, attestent de l’efficacité du phyto-médicament Apivirine inventé par le béninois, Dr. Valentin Agon.
Falco VIGNON
La prise du phyto-médicament Apivirine par des personnes âgées atteintes de Covid-19 présente des résultats spectaculaires. Après quatre (04) jours de traitement, le cumul de taux de guérison virologique chez les patients était de 33,33%. Sept (07) jours, le taux passe à 48,89%. Au quatorzième jour, il passe à 86,67%. La courbe reste ascendante puisqu’au 15ème jour de traitement, ce taux cumulé de guérison était de 93,33%. Daouda Ouédraogo précise que la guérison clinique était de 100% après sept (07) jours de traitement. « Aucun effet indésirable grave n’a été notifié », révèle le site d’information actualite.bf. Le jury séduit par ce travail de recherche sur la Covid-19 a décerné à l’impétrant la mention très honorable pour l’obtention de son diplôme de doctorat en médecine. La thèse défendue à l’Unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR/SDS de l’Université Joseph KI-ZERBO a porté sur « l’étude de la tolérance, de la sécurité et de l’efficacité de l’Apivirine chez des patients adultes atteints de la maladie à Covid-19 sans signes de gravité. » Il s’est agi d’une étude clinique ouverte de phase II, qui a concerné quarante-cinq (45) patients déclarés positifs à la Covid-19 sans signe de gravité et ayant signé un consentement éclairé. Les signes cliniques à l’inclusion étaient en majorité la toux, l’asthénie, les céphalées, l’anosmie et la dyspnée. Dans cette étude, le nouveau docteur, en fonction des caractéristiques cliniques et para-cliniques, a évalué la sécurité, la tolérance, l’acceptabilité et l’efficacité de l’Apivirine dans le traitement de la COVID-19 chez les patients adultes atteints de Covid 19 sans signes de gravité. Il a indiqué que le schéma thérapeutique était de 3 gélules toutes les 6 heures, rapporte le site fasoamazone.net. L’impétrant est parvenu à la conclusion que le phyto-médicament Apivirine est efficace et toléré dans la prise en charge des patients atteints de Covid-19 sans signe de gravité. Le nouveau médecin souligne que « l’usage de l’Apivirine est sécurisé avec une efficacité qu’on a observé sur le plan clinique comme sur le plan biologique. »
Une solution africaine
« La science est aussi africaine. Les recherches de Daouda OUEDRAOGO ont montré que la Covid-19 meure sous l’effet d’Apivirine. Au niveau de la tolérance, nous avons vu que l’Apivirine est bien toléré, ce n’est pas un poison comme certaines personnes le pensent », a dit le Co-inventeur de l’Apivirine Valentin AGON. Cependant, les scientifiques cherchent à persuader les sceptiques en recommandant une recherche approfondie sur le médicament. Ils souhaitent alors « qu’une étude plus large soit faite pour confirmer cette efficacité de l’Apivirine contre la maladie à Coronavirus». Convaincu de la qualité de la recherche menée sur un sujet d’actualité qu’est la Covid-19, le président du Jury, Pr Joseph Y. DRABO a déclaré Daouda OUEDRAGO docteur en médecine. Désormais, aux côtés des vaccins, il est loisible de se faire traiter à l’aide de Apivirine fabriqué dans les officines du Bénin. Les fruits de ce travail de recherche répondent à l’appel de l’OMS et de CDC-Africa (Centres for Disease control and prevention) ou centres africains de contrôle et de prévention des maladies en Afrique. En effet, face aux ravages du Coronavirus, l’appel des deux organismes était de rechercher une solution à travers les phyto-médicaments. L’État du Burkina Faso a préconisé certains essais cliniques dont celui sur l’Apivirine. Le site lefaso.net informe que « Daouda Ouédraogo, l’un des premiers stagiaires à avoir rechercher des informations sur l’application de ce médicament sur des patients, a décidé d’approfondir ses recherches. » Dr. Daouda Ouédraogo a suggéré la réalisation d’une étude préclinique sur les activités virales et anti-inflammatoires in vitro et leurs mécanismes d’action. Il recommande d’intégrer l’Apivirine dans la prise en charge des cas de Covid-19 au Burkina Faso au regard de l’ampleur de l’épidémie et de l’absence de thérapie formelle de prise en charge. Il exhorte la population à une consultation précoce face à l’apparition de tout signe respiratoire ou autre pouvant évoquer une infection au Covid-19. Dr Valentin Agon, inventeur de l’Apivirine a salué le travail scientifique du candidat et a remercié l’Etat burkinabè qui a rendu possible les travaux cliniques sur le produit. « Je suis fier et c’est un honneur que la recherche et la science soient valorisées chez nous en Afrique de l’Ouest », a déclaré le compatriote béninois.
L’expérience malgache
En pleine crise de Coronavirus en 2020, le président malgache AndryRajoelina n’avait pas hésité à vanter un remède contre le Covid-19 à base d’artémisia. Il s’agissait d’une gélule à base de plantes médicinales baptisée CVO+. Pour accélérer la production industrielle, une usine située non loin d’Antanarivo, la capitale a été montée et produit déjà 32 000 gélules par jour. C’est dans cette usine pharmaceutique inaugurée à Antananarivo le 2 octobre 2020, que le nouveau médicament malgache contre le Covid-19 sera produit sous forme de gélules. Baptisées CVO+, ces gélules sont produites à partir du principe actif de plantes médicinales locales, l’artémisia et le ravintsara. Selon le président malgache, AndryRajoelina, la version en gélule du CovidOrganics, la tisane qu’il avait lancée en avril, pourrait guérir, non seulement le Covid-19, mais aussi le paludisme et la dengue. « On va faire connaître au monde entier les gélules produites à partir des plantes locales. On peut changer le monde à travers la nature, les ressources naturelles et les savoir-faire malgaches », déclarait fièrement le président malgache. A en croire les concepteurs de ce remède, il suffira d’avaler une gélule, matin, midi et soir, pour éviter d’avoir le Covid-19. Le nouveau médicament n’attendrait plus qu’un dernier arbitrage sur son prix, pour être mis en vente, rapportait la correspondante de RFI dans la capitale malgache. « Sur le CVO+, il y a deux variantes. Celle présentée comme préventive, et une version curative. Pour l’instant, c’est la version préventive que nous lançons sur le marché », lui avait confié Pierre Raoelina, Directeur général de Pharmalagasy. L’Afrique centrale est tombée sous le charme de Madagascar. Ainsi, l’ancien président tanzanien John PombeMagufuli avant du succomber d’une crise cardiaque, avait déclaré qu’il allait envoyer un avion à Madagascar pour importer un « traitement à base de plantes » qui a été présenté comme un remède contre le coronavirus par son homologue AndryRajoelina. Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou N’Guesso avait lui aussi promis d’importer ce « remède ». Il est produit à partir de l’artémisia, une plante utilisée dans un traitement contre le paludisme.
Défaut d’étude scientifique à ce jour
Le président malgache AndryRajoelina n’en est pas à son premier essai. En avril 2020, en pleine crise du coronavirus, il avait fait la promotion d’une tisane, le Covid-Organics, censée combattre le Covid-19. Sept millions de Malgaches auraient déjà testé la tisane, selon des statistiques officielles, sans qu’on puisse savoir avec certitude quelle a été son efficacité. « La principale qualité que nous revendiquons, c’est que notre produit améliore les défenses immunitaires. Il participe également à la lutte contre les infections virales », se défend l’homme d’Etat malgache. Comme la tisane qui l’a précédée, la version préventive du CVO+ qui va être lancée sur le marché n’a fait l’objet d’aucune étude scientifique pour prouver son efficacité. Au mois d’avril, l’OMS avait mis en garde contre toute tentation de promouvoir la tisane vantée par AndryRajoelina, sans test scientifique. C’est aussi la préoccupation des médecins malgaches qui réclament les résultats des études scientifiques sur l’efficacité de ce remède. Les promoteurs du nouveau remède malgache promettent de procéder rapidement à des essais cliniques sur des patients et de donner le résultat dans deux mois. Ils veulent se rapprocher de l’OMS pour lever le doute sur l’efficacité du CVO+, dont la production est déjà en cours à raison de 32 000 gélules par jour.
Levée de bouclier
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) avait déclaré qu’il n’y avait aucune preuve de guérison et avait déconseillé l’automédication. En réponse au lancement de Covid-Organics, l’OMS avait déclaré dans un communiqué envoyé à la BBC que l’organisation mondiale ne recommandait pas « l’automédication avec des médicaments … comme prévention ou comme traitement pour le Covid-19 ». Elle a réitéré les déclarations précédentes du Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, selon lesquelles il n’y a pas encore de médicament efficace pour lutter contre le coronavirus. En mars, le National Center for Complementary and Integrative Health, basé aux États-Unis, a mis en garde contre les prétendus remèdes contre les coronavirus, notamment les thérapies à base de plantes et les thés – disant que la meilleure façon de prévenir l’infection était d’éviter l’exposition au virus. Le 05 juillet 2021, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait savoir qu’elle voudrait rappeler qu’il n’existe pas encore de traitement antiviral spécifique dont l’innocuité et l’efficacité soient prouvées pour le traitement de la COVID-19. Les corticostéroïdes et l’oxygène médical sont essentiels pour sauver la vie des patients gravement atteints par la COVID-19. L’OMS a élaboré des directives de traitement et mis en place une démarche méthodologique robuste pour non seulement évaluer les nouvelles preuves accumulées dans les pays, mais également faire des recommandations sur de nouveaux traitements de la COVID-19. Si un produit de la médecine traditionnelle s’avère sûr, efficace et de qualité garantie dans des essais cliniques randomisés, il sera pris en considération pour recommandation dans les directives de l’OMS. Une recommandation sur son utilisation peut conduire à une fabrication locale accélérée et à grande échelle.
Madagascar force la collaboration de l’OMS
Le gouvernement Malagasy vient de rendre publics les résultats d’un essai clinique Phase III sur le CVO+ curatif (Remède Traditionnel Amélioré), sous forme de gélules à base d’extraits lyophilisés d’Artemisiaannua et d’autres plantes médicinales et destiné au traitement des formes légères et modérées de la COVID-19. Dans son rôle d’agence des Nations Unies pour la santé publique, l’OMS à Madagascar a apporté un appui technique à travers le recrutement d’un consultant national et un membre du personnel national chargé de la gestion des données, et a également suivi le déroulement de l’essai clinique pour accompagner le gouvernement dans la recherche de solutions supplémentaires pour la lutte contre la COVID-19. L’OMS Madagascar tient à féliciter les investigateurs de cette recherche notamment l’équipe du Centre National d’Application des Recherches Pharmaceutiques (CNARP) pour la conduite de l’essai clinique dans le respect de la réglementation nationale et du protocole de recherche proposé.
L’année dernière, dans un effort conjoint pour améliorer la recherche et le développement de médicaments traditionnels contre la COVID-19 en Afrique, l’OMS et les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) ont mis en place un Comité consultatif régional d’Experts pour fournir des conseils scientifiques indépendants et un soutien aux pays sur la sécurité, l’efficacité et la qualité des thérapies de médecine traditionnelle. La réalisation de l’essai clinique à Madagascar apporte des données que le Comité d’experts examinera très prochainement et apportera un avis scientifique indépendant sur les résultats obtenus, conformément aux normes et procédures en matière d’essais cliniques, et avisera sur les prochaines étapes, comme il avait été indiqué au Gouvernement Malagasy lors de la préparation de l’essai clinique. L’OMS se réjouit de chaque occasion de collaborer avec les pays et les chercheurs pour développer de nouveaux traitements, et encourage une telle collaboration pour la mise au point de thérapies efficaces et sans risque pouvant être utilisées en Afrique et ailleurs dans le monde. L’OMS reconnaît que la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative présente de nombreux avantages et que l’Afrique a une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradipraticiens qui jouent un rôle important dans la prestation de soins aux populations.