Initiative de la Banque africaine de développement (BAD) et de plusieurs partenaires internationaux, la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (APTF) prend siège désormais au Rwanda. La signature de l’accord de siège entre l’institution et le gouvernement Rwandais s’est déroulée en décembre 2023.
S.T.
Validée au mois de juin 2022 par le Conseil d’Administration de la Banque africaine de développement (BAD), la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (APTF) prend corps. Après le Forum de décembre 2022 consacré aux entraves actuelles à l’accès aux technologies dans le secteur pharmaceutique africain, la Fondation et le gouvernement du Rwanda ont scellé lundi 18 décembre 2023, l’Accord de siège. Un protocole d’accord distinct a également été signé avec la Banque européenne d’investissement. Représentant un pas important vers de meilleures perspectives sanitaires pour un continent accablé par les maladies, mais dont la capacité à produire ses propres médicaments et vaccins est minime, la Fondation, entend se focaliser sur les approches innovantes qui intègrent les partenariats, la propriété intellectuelle et le renforcement de capacités locales, à même de promouvoir une fabrication pharmaceutique durable en Afrique. Selon les données de la Banque, l’Afrique importe plus de 70 % des médicaments dont elle a besoin, pour un coût pouvant atteindre 14 milliards de dollars par an.
Accéder aux dernières avancées technologiques
Bénéficiant d’un soutien technique et financier important à l’échelle mondiale et en Afrique, la Fondation sera essentielle pour le secteur pharmaceutique africain. Première du genre sur le continent, elle favorisera la collaboration entre les secteurs public et privé en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe et dans le reste du monde en développement. Acteur clé de la mise en œuvre de ce projet, le gouvernement du Rwanda qui lui a accordé le statut d’agence internationale, a, par la voix de son ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Vincent Biruta, a rappelé qu’il était important de combler le fossé qui sépare les pays africains des pays développés en matière de vaccins. « Pour combler cet écart, nous devons continuer à investir dans la production pharmaceutique en Afrique et dans d’autres pays en développement. La technologie et le transfert de connaissances sont essentiels. La nouvelle Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique aidera l’Afrique à accéder rapidement aux dernières avancées pharmaceutiques », a souligné le ministre Biruta, avant la signature de l’accord de pays hôte avec Padmashree Gehl Sampath, directrice générale de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique.
Ferme engagement de la BAD et de la BEI
Intervenant, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré que la création de la Fondation était un engagement à ce que l’Afrique dispose de ce dont elle a besoin afin de construire son propre système de défense sanitaire, incluant une industrie pharmaceutique africaine florissante et une infrastructure de soins de santé de qualité. « La technologie est le principal outil de transformation qui permettra le développement d’une industrie pharmaceutique compétitive dont l’Afrique aura besoin pour garantir la santé et le bien-être de sa population (…) La Banque africaine de développement s’engage à investir jusqu’à trois milliards de dollars au cours de la prochaine décennie dans le développement de l’industrie pharmaceutique dans le cadre de ses efforts visant à industrialiser l’Afrique et à réduire la dépendance du continent à l’égard des importations », a précisé Adesina. Saisissant l’occasion, Padmashree Gehl Sampath, directrice générale de la Fondation, a soutenu que : « construire le secteur pharmaceutique africain au service du continent est une idée qu’il est maintenant temps de concrétiser ». Elle poursuit en indiquant que « la Fondation a un programme et une vision clairs, et elle est prête à démarrer en janvier 2024. Il est important d’accroître désormais la maturité de l’industrie pharmaceutique africaine en soutenant le développement des capacités de production et d’innovation locales. Cela nécessitera des partenariats solides entre les sociétés pharmaceutiques locales et internationales et les instituts de recherche. ». S’associant à cette initiative, « la BEI s’engage à travailler avec les partenaires pour renforcer la santé publique et l’innovation en matière de santé en Afrique et dans le monde ».