Pendant que le monde commémore la journée mondiale du paludisme lundi 25 avril 2022, certains employeurs réfléchissent sur les voies et moyens de protéger leur personnel contre cette maladie mortelle qui a tué 627 000 personnes en 2020, dont la plupart en Afrique subsaharienne.
Issa SIKITI DA SILVA
Le nombre d’hospitalisations dans le monde était estimé à 240 millions en 2020, selon les chiffres officiels, dont deux travailleurs de Kennedy, propriétaire d’une boucherie très fréquentée à Nairobi, la capitale kényane.
« L’un en est mort et l’autre, une femme, a été guérie. Pendant qu’ils étaient absents à cause du paludisme, les activités avaient ralenti et la productivité avait pâti parce que ces deux-là étaient considérés comme la plaque tournante », s’est confié Kennedy à l’Economiste.
« L’absentéisme est bel et bien l’ennemi numéro un de la productivité et c’est notre devoir en tant qu’employeurs de veiller à ce que nos travailleurs soient motivés et en bonne santé, et bien protégés surtout contre le paludisme », ajoute-t-il.
Depuis ces tristes évènements de 2020, tous les travailleurs de Kennedy qui ont des symptômes de paludisme sont testés par un médecin, et reçoivent des traitements gratuits s’il avère qu’ils sont effectivement atteints de paludisme. Cela, dit-il, aiderait à éviter des absentéismes répétés.
Selon l’Expert-Comptable.com, un site de conseils professionnels, l’absentéisme est une réalité qui concerne de nombreuses entreprises, tous secteurs économiques confondus. Il représente un fléau pour de nombreuses entreprises parce que, explique le site, l’absence d’un salarié perturbe le fonctionnement de la société, et engendre un coût de remplacement élevé.
Il faut donc s’intéresser aux causes de l’absentéisme et déterminer les mesures à prendre pour l’éviter, poursuit ce site basé au Canada.
Résistance aux insecticides
A l’autre bout de la ville, un autre patron d’entreprise, soucieux de voir ses travailleurs être toujours en forme, leur a offert des moustiquaires imprégnées. Cependant, cela n’a pas empêché trois de ses travailleurs, dont une femme enceinte, d’être diagnostiqués de paludisme en l’espace de deux mois, révèle ce propriétaire d’un mini-supermarché, qui a préféré rester sous anonymat.
« Et pourtant toutes ces moustiquaires étaient imprégnées d’insecticides », s’est lamenté ce patron.
Ce que ce chef d’entreprise ne sait peut-être pas est que les interventions à base d’insecticides ont permis d’éviter plus de 500 millions de cas de paludisme depuis 2000, indique le Malaria Journal BMC, ajoutant toutefois que la résistance aux insecticides chez les moustiques pourrait entraîner un rebond de la maladie et de la mortalité.
« Je considère tous mes travailleurs comme les actifs les plus importants de mes entreprises, parce que sans eux les affaires ne vont pas tourner et que la création des richesses serait impossible », a martelé ce patron généreux.
Il faut un corps sain dans un esprit sain, dit-on. Les chefs d’entreprise feraient mieux de mettre en pratique ce conseil gratuit de l’Organisation internationale du travail (OIT) : « Aucune entreprise ne peut réussir sans des employés qui sont motivés pour travailler. Les employés sont importants pour la productivité et pour la rentabilité de votre entreprise. Vous bénéficiez en traitant votre personnel avec respect et compréhension ».