Tenue chaque année, la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) a connu, à Rabat le 24 janvier, son édition 2023. Avec la présence de plusieurs pays, ce rendez-vous a été l’occasion de passer en revue les opportunités qu’offre le digital au développement de la culture africaine.
Sylvestre TCHOMAKOU
Célébrer la culture africaine et afro-descendante riche de sa diversité et de leur potentiel créatif. C’est la mission que se sont assignées depuis plusieurs années, l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), etc. en organisant chaque année, la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA).
Pour cette édition placée sous le thème « Histoire de l’Afrique, Histoire de l’Humanité », l’occasion a été pour les différents participants d’être entretenus sur la situation de la culture africaine dans l’ordre culturel mondial ainsi que les défis à relever par les africains et les afro-descendants. Intervenant à l’occasion, le représentant d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a indiqué qu’« en cette Journée mondiale, ce n’est pas une seule culture, mais des cultures, riches de leur diversité, que nous célébrons. Ce sont aussi des artistes de tous les pays et de toutes les disciplines que nous mettons à l’honneur, dans des champs aussi nombreux que le cinéma, la musique, la danse, la mode et le design – autant d’industries créatives qui font vivre les artistes, pour œuvrer à la renaissance culturelle africaine ». Rassurant du soutien de l’organisation dont elle porte la voix, « l’UNESCO, notamment dans le cadre de sa priorité globale pour l’Afrique, s’engage à soutenir ce formidable potentiel créatif », va-t-elle affirmer.
Pour sa part, le Secrétaire Général de CGLU Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi a saisi l’occasion pour montrer l’esprit d’ouverture qui caractérise les peuples d’Afrique. « Les Africains, dit-il, sont le seul peuple au monde à être présents dans les 5 continents. Malgré l’éloignement de la Terre-Mère, ils ne se sont jamais éloignés de leur culture, qui est celle du vivre-ensemble, de la cohésion sociale, de la solidarité, de la bienveillance et de l’humanité, caractéristiques qui sont pour les Africains plus importantes que la compétition de tous contre tous, devenue malheureusement l’ordre culturel homogénéisé du monde ».
Il poursuit en martelant que « l’Afrique souhaite affirmer qu’elle représente la bienveillance du monde et qu’elle a le devoir de l’être, parce qu’elle représentera la moitié de l’Humanité en 2100. Dès 2030, un jeune sur deux qui a 18 ans et moins sera en Afrique. Il est donc de la responsabilité de l’Afrique de réconcilier le monde. La JMCA doit être le vecteur de cette réconciliation, et l’UNESCO, son porteur ». Passée la cérémonie d’ouverture officielle, place a été faite à la conférence inaugurale sur le thème « Histoire de l’Afrique, Histoire de l’Humanité », prononcée par M. Célestin Monga, Professeur d’Economie à la Harvard University de Boston, Etats-Unis, suivie de trois panels : « Promouvoir la culture africaine et afro-descendante dans le contexte de l’économie mondialisée » ; « Réconcilier la jeunesse africaine et sa culture : les possibilités offertes par les technologies digitales » et « la contribution de la Diaspora et des Afro-Descendants au rayonnement international de la culture africaine ».
Ces panels modérés ont réuni des intervenants distingués venus d’Afrique et de sa Diaspora comprenant des personnalités du monde littéraire et artistique, du monde universitaire, du monde politique, des acteurs associatifs et bien d’autres acteurs. D’ici là, un groupe de travail devra être mis en place pour récolter toutes les suggestions et recommandations et élaborer le projet de « Manifeste pour la Culture Africaine et Afro-descendante » à soumettre à l’approbation des Ministres africains de la Culture.
Reconnaissance de plusieurs mérites
Il convient de préciser que la commémoration officielle de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante s’est close avec le dîner de Gala organisé à l’Hôtel Marriott de Rabat ; lequel dîner a été marqué par la remise des Prix JMCA-KEKELI de Mérite et d’Honneur, décernés par l’ONG RAPEC et le Comité de Mobilisation de la JMCA. Ce prix, inspiré du vocable « Kékéli » qui signifie « Lumière », honore les personnalités qui œuvrent pour la promotion de la culture africaine, la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la paix entre les peuples. Le Prix JMCA-KEKELI du Mérite a été attribué à Sa Majesté AKATSI II DJIDJILÉVO, Secrétaire Général de l’ORRA (Organisation des Rois et Reines d’Afrique) et Dr. Martine NGO NYEMB-WISMAN, fondatrice de l’ONG Femmes Interface Nord-Sud. Le Prix JMCA-KEKELI d’Honneur a été attribué à M. André AZOULAY, Journaliste, économiste et homme politique Marocain et à M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.