La rentrée scolaire a démarré depuis le lundi 16 septembre 2019. Comme il est de coutume désormais depuis la rentrée scolaire 2016-2017, les filles ne sont plus autorisées dans les écoles publiques à se tresser. Cette situation a des répercussions diverses sur la société.
Pulchérie ADJOHA (Stag) Les artisans spécialisés dans la coiffure des cheveux des femmes ont perdu, pour quelques mois, la clientèle constituée par les jeunes élèves. En effet, quelques semaines après le démarrage des cours, le constat fait état de ce que les ateliers de coiffure pour femmes ont perdu une partie de leurs abonnées. « Pendant les vacances, les jeunes filles aiment se faire belle pour aller en vacances donc on trouve beaucoup de clientes et on vend aussi beaucoup (…) les mèches, les produits et autres accessoires de coiffure ou tresse. Mais quand la rentrée commence, on ne trouve que les maitresses, professeures et les fonctionnaires », a fait savoir Solange une maîtresse coiffeuse à Abomey-Calavi. A l’en croire, lors de l’année scolaire, il y a moins d’affluence en ce qui concerne la clientèle constituée élèves. « Seules, certaines écoles privées autorisent les filles à se tresser mais sans mèche » a-t-elle précisé. Si l’impact de la rentrée scolaire semble minime sur les recettes de dame Solange, il n’en est pas de même pour toutes ses collègues. Chez ‘’Magnificat coiffure’’, à Abomey-Calavi, le constat est différent : « Elles ne viennent pas du tout. Ce sont seulement celles qui sont à la maternelle qui viennent et la plupart des parents préfèrent les cheveux naturels comme ‘’ayonouda’’ ou ‘’twis’’. « La vente des mèches diminue », a indiqué la responsable de ce salon de coiffure. « S’il y a plus d’affluence, on trouve jusqu’à environ 40.000 FCFA en un mois pendant les vacances, avec les ventes et tout. Mais pendant l’année scolaire, si on trouve 20.000 FCFA, on s’en félicite », a confié la responsable de Laeti’s coiffure, sise à Glo-Tangbo. A Cotonou, la réalité est autre : « Pendant les vacances, les jeunes filles viennent beaucoup, et par mois on trouve environ 300.000 FCFA, 350.000 FCFA voire plus avec la vente des mèches, des produits et tout. Mais cela dépend de l’affluence qu’on a », a révélé Aurore Dossa, sous-patronne du salon ‘’Point de beauté’’ à Cotonou. Par contre, lors de l’année scolaire, ce gain d’activité diminue puisque l’affluence baisse. « Quand la rentrée commence, ce sont les parents qui constituent notre clientèle en grande partie. Par conséquent, notre chiffre d’affaires chute. On tourne autour de 100.000 FCFA parfois, contrairement à la période des vacances », a fait savoir Aurore. Cette baisse de profits que subissent les coiffeuses durant l’année scolaire n’est pas sans conséquence sur leur quotidien. « Avec cette baisse, on éprouve des difficultés à payer le loyer, payer assez de matériels (produits, mèches,…), l’électricité, l’eau, etc. », a notifié Aurore Dassi avant de confier que les salons s’y adaptent. Cela va sans dire que ce décret d’interdiction de coiffure aux élèves filles des écoles publiques affecte la vie économique des artisanes coiffeuses. Toutefois, celles rencontrées préfèrent gérer cette peine, car interdire la tresse aux élèves, c’est pour leur faire du bien.