(Abdoulaye Diop admiratif des progrès socio-économiques)
Passé le jubilé de perle (30 ans) accueilli avec faste dans les différents États membres en 2024, la Commission de l’Uemoa a célébré, vendredi 10 janvier 2025, son 31ème anniversaire. Dans un contexte mondial marqué par de profondes mutations économiques et sécuritaires, le Président de l’institution, Abdoulaye Diop, a exprimé son satisfécit des progrès accomplis et appelé à plus d’unité et d’actions.
Sylvestre TCHOMAKOU
Mise en place le 10 janvier 1994 avec pour objectif primitif : renforcer la compétitivité des économies des États membres et créer un marché commun, fondé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) prend de l’âge et, s’emploie à bâtir un modèle d’intégration régionale en Afrique. Après s’être soumise à l’exercice de bilan et de perspectives, au terme de trois (03 décennies) d’existence et d’actions en 2024, l’institution communautaire n’a pas laissé passer son 31ème anniversaire, bien que l’ombre des 30 ans soit encore présente. Dans une adresse formulée à l’occasion, tout en se félicitant de l’entrain des Chefs d’État, des Organes et institutions de l’Union “pour donner à l’institution régionale toute sa substance”, le Président de la Commission de l’Uemoa, a indiqué : “Trente et- un ans (31 ans) après sa création, des réalisations concrètes parlent d’elles-mêmes”. Abdoulaye Diop, n’en veut pour preuve que les progrès en matière de convergence macroéconomique, d’harmonisation des législations et des politiques sectorielles dans les secteurs économiques et sociaux. Plus concrètement, depuis sa création, l’Union a mis en place des politiques rigoureuses pour assurer une convergence économique entre ses membres. L’objectif étant de maintenir une inflation sous la barre des 3 % et une dette publique plafonnée à 70 % du PIB, tout en respectant des critères budgétaires stricts. Des efforts qui ont permis de préserver une stabilité macroéconomique exemplaire sur le continent, et ont, par ailleurs, permis de renforcer la confiance des partenaires financiers et des investisseurs internationaux. Pour le diplomate, ces progrès ont été possibles grâce aux acteurs de la vie sociale et économique, ainsi que l’appui des partenaires extérieurs, convaincus par de l’idéal d’intégration de la sous-région.
Un marché des capitaux dynamique
L’Uemoa peut également se targuer d’une avancée remarquable dans le développement de son marché régional des capitaux. La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et le marché des bons du Trésor, administré par UMOA-Titres, sont aujourd’hui des leviers stratégiques pour le financement des projets structurants dans les pays membres. Ces instruments facilitent non seulement la mobilisation des ressources, mais aussi contribuent à soutenir la croissance économique. L’autre succès de l’Union réside dans l’harmonisation des législations et des politiques sectorielles dans les domaines économiques et sociaux. Ces efforts collectifs, selon Abdoulaye Diop, ont permis de construire un espace communautaire viable, dynamique et solidaire. Depuis 2014, l’Uemoa a instauré une rencontre annuelle entre le Président de la Commission et les Partenaires Techniques et Financiers, un cadre stratégique pour évaluer et renforcer les collaborations dans la mise en œuvre des projets financés. Cette concertation permet d’identifier de nouvelles opportunités répondant aux priorités régionales, consolidant ainsi les acquis de l’Union et préparant l’avenir.
Focus sur l’Uemoa des peuples
Cependant, les défis restent nombreux, notamment dans un environnement mondial perturbé par des crises, dont celle sécuritaire qui impacte particulièrement la région ouest-africaine. « La crise sécuritaire constitue une source de préoccupation majeure pour tous nos Gouvernements et agit sur la marche de notre Union », rappelle Abdoulaye Diop. Pour le Président de la Commission, l’engagement commun dans l’unité et la solidarité est nécessaire. C’est dire qu’à 31 ans, l’Uemoa se positionne comme un modèle d’intégration régionale en Afrique, engagée à surmonter les défis à venir et à bâtir un avenir fondé sur la prospérité partagée.