Le manque de qualifications nécessaires à une insertion socio-économique demeure un défi en Afrique de l’Ouest. Entre la faiblesse des systèmes éducatifs, l’insécurité et la forte croissance démographique, la sous-région peine à former des compétences en accord avec leurs besoins de croissance. La Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a lancé le jeudi 1er septembre à Ouagadougou, au Burkina Faso, le Programme régional de formation professionnelle (PROFOR) mis en œuvre grâce à la coopération suisse et étendu au Tchad. Ce programme vise à augmenter l’employabilité dans la sous-région par la promotion de dispositifs de formation professionnelle efficaces et adaptés aux besoins des économies des Etats concernés.
« Le sous-secteur de la formation professionnelle dans nos différents pays souffre d’un faible niveau de pilotage institutionnel et d’une inadéquation des ressources nécessaires pour booster la qualification des jeunes et des femmes en quête d’emploi », a déclaré le directeur de cabinet représentant le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi du Burkina Faso. Grâce au PROFOR, il est attendu que des plateformes nationales de gestion des ressources de formation soient opérationnelles dans tous les pays de l’UEMOA et au Tchad et que des supports de formation de 24 métiers porteurs soient mutualisés dans ces pays. Il est également prévu que soit ouvert dans chacun des pays un centre de formation professionnelle calqué sous le modèle du système éducatif helvétique, qualifié de « formation duale », et qui accorde un plus grand intérêt à l’apprentissage au sein des entreprises. Ce modèle suisse est déjà en expérimentation au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Les pays de l’UEMOA et le Tchad font face à de nombreux défis dont une croissance démographique forte, un taux de chômage et de sous-emploi des jeunes élevé (70%), des systèmes éducatifs et de formation faibles et un taux d’analphabétisme important chez les jeunes. A ces difficultés s’ajoutent des défis sécuritaires liés aux attaques des groupes armés, dont l’extension est notamment facilitée par le manque de possibilités d’insertion socio-économique des jeunes. Notons que le PROFOR est à sa première phase qui s’étendra jusqu’à 2024. Il bénéficie d’un financement global de 15,4 millions de dollars.
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