(Le Bénin interpellé)
Le gouvernement ghanéen entend contraindre les banques à consacrer 20% des crédits au secteur agricole. Ce sera à travers une loi en projet.
Bidossessi WANOU
Accra va obliger les banques à financer l’agriculture. Avec 20% du Produit intérieur brut (PIB), l’agriculture au Ghana comme dans nombre d’autres pays africains pèse lourd dans la balance. Une bonne partie des populations s’y consacre et elle offre d’énormes opportunités au développement du secteur secondaire à travers l’industrialisation. Mais elle demeure un secteur plein de risques, ce qui ne lui permet pas de capter facilement les prêts bancaires. Dans les portefeuilles des banques, l’agriculture est loin d’être une priorité quand bien même les Etats en font un pilier fondamental dans leur plan d’actions. Au Ghana, elle ne reçoit actuellement que 5 % du total des prêts bancaires, c’est ce qui a révolté le gouvernement ghanéen qui entend prendre des mesures contraignantes pour les banques. Au fait, « le gouvernement fait de son mieux pour accroître la production agricole en subventionnant les prix des intrants, mais les banques ne donnent pas encore assez de financements pour accompagner ces efforts », s’est étonné le ministre de l’Agriculture Owusu Afriyie Akoto. C’est pourquoi, cette mesure contraignante, si elle venait à passer et mise en application, devrait permettre au secteur privé de mettre en œuvre des investissements pour améliorer la production végétale et animale, ce qui aurait pour effet de faire baisser les prix alimentaires sur le marché intérieur. C’est une décision qui saura impacter considérablement la productivité et l’essor du secteur.
Un exemple à suivre au Bénin
Cette mesure du gouvernement ghanéen mérite d’être implémentée dans les pays comme le Bénin où l’agriculture prend une part importante dans le PIB mais à ce jour, très peu financée par les Banques. Les Banques avancent les risques liés au secteur pour se soustraire de son financement. S’il est vrai que l’Etat a pris des mesures avec l’institution d’un fonds appuyé par les Banques de la place, toujours est-il que le gap entre l’offre et le besoin de financement s’avère important et ne favorise pas encore le plein essor du secteur. Il importe donc que l’Etat prenne ses responsabilités afin de créer les conditions favorables au financement du secteur agricole. C’est un passage obligé sachant que l’agriculture constitue l’un des principaux piliers du PAG et que le gouvernement nourrit des ambitions pour ce secteur. La politique nationale de financement du secteur doit constituer maintenant une priorité.