(Un label béninois en souffrance)
Après 21 ans d’existence et dirigé par le spécialiste des expérimentations au laboratoire et en milieu réel et chercheur en technologie agricole Charles D. Fadégon, le Centre de recherche en technologie agricole (CRTA) continue d’observer en son sein des difficultés pour sa promotion au Bénin et dans la sous-région du fait d’un manque d’accompagnement des structures indiquées.
Noël Y. TETEGOU (Br. Borgou-Alibori).
A la création de ce centre qui revêt un intérêt économique important aussi bien au plan national qu’international, le CRTA bien qu’ayant pensé à résoudre des problèmes qui concernent les différentes couches sociales et surtout celles paysannes en vue de donner un mieux-être économique à ces dernières vulnérables, rencontre assez de difficultés pour sa prospérité. Au début de son initiation, deux volets ont été identifiés pour sa mise en œuvre à savoir : l’amélioration des machines et matériels existants et au second plan la création de nouveaux prototypes de machines dans les domaines encore vierges. A en croire le directeur national de ce centre, le premier volet concerne l’amélioration des moulins à céréales, des râpeuses à manioc, des décortiqueuses de riz, des houes améliorées, des égreneuses à maïs et des moulins à condiments ; pour ce qui concerne le second volet, celui de l’innovation, il a été mis en conception, fabriqués et promu aux propres frais des responsables dudit centre, des atomiseurs qui permettent de répandre de l’insecticide sur des plants anciennement appelés des pulvérisateurs sans piles, des semoirs manuels, des extrudeuses de kluiklui, des découpeuses de gombo, des mortiers électriques qui sont vendus à environ 300 unités par an alors que les potentiels consommateurs sont estimés à plus de trois cent millions dans la sous-région selon le spécialiste. Un creuset économique qui engendre en son sein assez d’emplois pour l’épanouissement socio-économique des jeunes et qui ne bénéficie malheureusement pas de l’attention qu’il faut du gouvernement béninois à travers des structures comme l’Agence béninoise de valorisation des résultats d’innovation technologique (ABEVRIT). Autre difficulté, il n’est pas facile de percer la conscience des consommateurs nationaux qui sont réticents au « consommons local », faute du soutien de l’état central qui n’appuie pas convenablement les initiatives d’innovation locale à travers leur valorisation au sein des populations. Selon Charles D. Fadégon, les gouvernants devront donner une garantie aux initiatives d’innovation pour permettre à tous les acteurs d’innovation d’avoir accès aux financements bancaires pour l’évolution de leurs activités. Pour lui, les innovations qui sont tant appréciées au plan international devront d’abord prendre corps dans le pays d’origine. En somme, l’Etat devra accompagner les innovateurs en résolvant les difficultés liées au problème de fabrication et de conception, au problème financier liés à la recherche, à l’adoption des nouveaux produits par les consommateurs locaux, à l’écoulement de ces produits et surtout à les porter au stade de la production industrielle pour le bonheur de l’économie nationale et donc permettre aux populations d’en tirer grand profit. Les initiatives existent au Bénin, il ne reste donc qu’aux dirigeants de jouer pleinement leur partition pour les accompagner.