Le rapport ‘’ Women, Business and the Law 2022’’ publié par la Banque mondiale le 1er mars dernier, révèle que, sur 190 économies étudiées, seuls 23 pays ont amélioré leurs lois pour faire progresser l’inclusion économique des femmes en 2021. Parmi cette minorité réformatrice, se trouve le Bénin qui, malgré la pandémie, a pris des mesures indispensables à l’autonomisation de la gente féminine.
Félicienne HOUESSOU
Le score global du Bénin est supérieur à la moyenne régionale observée dans toute l’Afrique subsaharienne (71,5). Alors que le score maximum observé dans la région est de 89,4 (détenu par Maurice), le Bénin obtient un score de 80,6 sur 100. En ce qui concerne les lois affectant la décision des femmes de travailler et les lois affectant le montant de la pension d’une femme, le Bénin obtient une note parfaite. Au cours de l’année écoulée, le Bénin a supprimé les restrictions à l’emploi des femmes dans la construction. Les femmes peuvent désormais exercer des métiers industriels au même titre que les hommes. Bien que devancé par la Côte d’Ivoire (83.1 points), le Burkina Faso (82.5 points) et le Togo (81.9 points), le Bénin est le seul pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) à avoir amélioré le cadre juridique pour faire progresser l’inclusion économique des femmes en 2021. Il surclasse le Sénégal (avec un score de 66.9), le Mali (avec un score de 60.6), le Niger (avec un score de 56.9) et la Guinée-Bissau qui obtient un score de 42.5.
Plusieurs défis subsistent…
Le rapport ‘’ Women, Business and the Law 2022’’ de la Banque mondiale a également relevé plusieurs points sur lesquels le Bénin gagnerait à agir pour l’autonomisation économique des femmes. Par exemple, l’un des scores les plus faibles du Bénin concerne l’indicateur mesurant les lois affectant le travail des femmes après avoir eu des enfants (l’indicateur de parentalité WBL2022). Pour améliorer l’indicateur de la parentalité, le Bénin pourrait, selon les experts de la Banque mondiale, envisager de faire administrer 100 % des prestations de congés de maternité et offrir un congé parental payé. Egalement, l’étude note qu’ « en ce qui concerne les contraintes à la liberté de mouvement, les lois affectant le salaire des femmes, les contraintes liées au mariage, les lois affectant le travail des femmes après avoir eu des enfants, les contraintes imposées aux femmes qui créent et gèrent une entreprise, et différences entre les sexes en matière de propriété et d’héritage, le Bénin pourrait envisager des réformes pour améliorer l’égalité juridique des femmes ».
Zoom sur la situation en Afrique subsaharienne
L’Afrique subsaharienne a un large éventail de performances sur l’indice des femmes, des affaires et du droit, allant de 89,4 (Maurice) à 29,4 (Soudan). Selon le rapport, la région a mis en œuvre des réformes globales, réalisant la deuxième plus forte amélioration de l’indice l’année dernière. Le Gabon se distingue, avec des réformes complètes de son code civil et la promulgation d’une loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ces réformes ont donné aux femmes les mêmes droits de choisir ou vivre que les hommes, d’obtenir des emplois sans l’autorisation de leur mari ; ont supprimé l’obligation pour les femmes mariées d’obéir à leur mari et permettent aux femmes d’être chef de famille au même titre que les hommes. Le Gabon a accordé aux époux des droits égaux sur les biens immobiliers et une autorité administrative égale sur les biens pendant le mariage. Le Gabon a également promulgué une législation protégeant les femmes contre la violence domestique. Les réformes du Gabon ont donné aux femmes les mêmes droits d’ouvrir un compte bancaire que les hommes et ont interdit la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. Toujours dans la région Afrique, l’Angola a promulgué une législation criminalisant le harcèlement sexuel dans l’emploi. Le Burundi a imposé une rémunération égale pour un travail de valeur égale. La Sierra Leone a facilité l’accès des femmes au crédit en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. Le Togo a introduit une nouvelle législation qui n’interdit plus le licenciement des travailleuses enceintes, offrant ainsi des opportunités économiques aux femmes.