(Et si le Bénin produisait son propre blé ?)
Le Bénin est le plus grand importateur du blé de la Russie. Un rapport du 16 mars 2022 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) indique que le Bénin a importé des milliers de tonnes du pays de Vladimir Poutine en 2020.
Abdul Wahab ADO
Le Bénin est le pays africain le plus dépendant de la Russie pour son approvisionnement en blé. Selon le rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). En 2020, le pays des tsars lui a fourni la totalité de ses achats de blé et de méteil (29 000 tonnes) pour une valeur de 7,6 millions $, selon les données. L’institution onusienne classe le Bénin, premier pays dépendant du blé russe. Il est suivi de la Somalie dans le classement des 25 nations africaines qui dépendent le plus de la Russie et de l’Ukraine pour leurs achats de la céréale. L’Egypte, occupe la troisième place du classement. La RDC est 4ème, le Soudan 5ème, le Sénégal, 6ème pays dépendant du blé russe. Il y a également sur cette liste des pays qui importent plus le blé russe, la Tanzanie, le Rwanda, Madagascar, le Congo, le Burkina Faso et la Gambie. Il faut dire d’une manière générale que l’Afrique a importé entre 2018 et 2020 pour 3,7 milliards $ et 1,4 milliard $ de blé respectivement de la Russie et de l’Ukraine, soit 44 % de ses besoins. Les importations du blé ont progressé les années suivantes. En 2018-2020, l’Afrique a importé pour 3,7 milliards de dollars de blé (32 % du total des importations africaines de blé) en provenance de la Fédération de Russie et pour 1,4 milliard de dollars en provenance d’Ukraine (12 % des importations totales de blé africain). Le rapport de la CNUCED vient mettre à nouveau en lumière la vulnérabilité des pays africains concernant leur sécurité alimentaire dans un contexte où la guerre entre la Russie et l’Ukraine bouleverse le commerce de plusieurs denrées de base essentielles pour le continent. Des pays comme le Bénin, l’un des plus des gros importateurs du blé russe ont souffert de la pénurie de la farine à cause de la guerre Russo-Ukrainienne.
Et si le Bénin produisait son propre blé ?
La guerre Russo-Ukrainienne en mis en difficulté plusieurs usines et boulangerie. Une pénurie sans précédent de la céréale qui a fait baisser les importations du blé. Cette crise devrait permettre au Bénin de revoir sa politique agricole en matière de production de céréales notamment le blé. Si le Burkina-Faso produit déjà son propre blé, le Bénin peut également le faire. En effet, au Burkina-Faso, une semence de céréale de blé est disponible selon Dr Jacob SANOU, chercheur de l’INERA. Le sol burkinabè est favorable et le rendement est de 4 à 6 tonnes par hectare avec une durée de trois mois de production après la semence. Cultiver du blé dans un pays du Sahel est possible et pourquoi pas le Bénin qui dispose de terres abondantes pour cette production. Une production propre du blé va par ricochet réduire les importations. Les tonnes de blés importées chaque année constituent une richesse pour la Russie. Si une attention particulière est accordée à la production du blé made in Bénin comme ce fut pour certains produits agricoles tels que le riz, le maïs, le soja, etc. cela apporterait des devises supplémentaires à l’économie béninoise.