(Les hommes, meilleurs épargnants et plus prêteurs)
Dans un rapport intitulé « SITUATION DE LA MICROFINANCE DANS L’UMOA AU 31 MARS 2023 » rendu public en Juin 2023, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a présenté la situation des Services financiers décentralisés (SFD) et les crédits accordés par ces derniers. Il en ressort l’accroissement de l’encours des dépôts collectés, la baisse de l’encours des crédits octroyés et une dépréciation du taux brut de dégradation du portefeuille des SFD au 31 mars 2023.
Bidossessi WANOU
L’encours des dépôts collectés par les institutions de microfinance a connu un accroissement de 97.478,6 millions FCFA (soit +4,8%) par rapport au trimestre précédent, pour s’établir à 2.134.848,3 millions FCFA » tandis que les crédits octroyés par les SFD de l’Union ont baissé de 21.138,3 millions FCFA (soit -1,0%) par rapport au trimestre précédent pour s’établir à 2.150.779,1 millions FCFA. C’est ce qui ressort du point de la situation de la microfinance dans l’Umoa au 31 mars 2023, selon la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Estimé à 1.929.488,8 millions FCFA un an plus tôt, l’encours des dépôts collectés a progressé de 10,6% en glissement annuel. Une progression trimestrielle est observée dans tous les pays sauf le Niger où la chute est ressortie à -285,8 millions FCFA, soit -0,9%. En effet, en Côte d’Ivoire, on a enregistré +24.855,9 millions FCFA, soit +5,0%, au Togo +21.012,1 millions FCFA, soit +6,3%, au Bénin (+18.388,6 millions FCFA, +11,2%), au Sénégal (+17.915,0 millions FCFA, +3,6%), au Burkina (+9.920,3 millions FCFA, +2,7%), au Mali (+5.672,0 millions FCFA, +3,9%) et en Guinée-Bissau (+499,4 millions FCFA, +0,6%). Les hommes (sexe masculin) constituent la majeure partie de la clientèle épargnant (46,9%) auprès des SFD contre 24,4% pour les femmes. On note aussi des groupements pour un pourcentage de 28,6%. Quant au terme du contrat, « les dépôts à vue sont prépondérants avec une part de 49,6% du total des dépôts. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 32,6% et 17,8% », renseigne le rapport de la BCEAO. En ce qui concerne l’encours des crédits octroyés par les SFD de l’Union, il a régressé de 21.138,3 millions FCFA. C’est dire que la mobilisation de fonds est grande mais l’octroi s’est amenuisé. La baisse trimestrielle la plus élevée des octrois de crédits est notée au Bénin avec -10,7%, soit -25.059,4 millions FCFA. En Côte d’Ivoire, c’est seulement -1,3% de baisse qui a été noté contre -2,3% au Mali (-4.532,5 millions FCFA), -1,2%), au Burkina Faso (-4.058,5 millions FCFA, -1,2%), -0,2% au Togo (-717,8 millions FCFA, et -0,4% en Guinée-Bissau (-233 millions FCFA, -0,4%). Par contre, au Sénégal et au Niger, on note des bonifications respectives de +3,4% soit +19.706,5 millions FCFA, et +3,4% soit +444,7 millions FCFA. Ces crédits accordés par les SFD sont constitués à 51,1% par les concours à court terme. Les prêts à moyen et long termes représentent respectivement 31,2% et 17,7% du total de l’encours des crédits sur la période sous revue. La clientèle masculine des institutions de microfinance a bénéficié de 52,8% des crédits octroyés, tandis que les femmes et les groupements ont respectivement représenté 19,8% et 27,4% des crédits. Selon la BCEAO, le taux brut de dégradation du portefeuille des SFD s’est déprécié en s’établissant à 7,3% en mars 2023 contre une norme maximale de 3,0%. L’Union n’est donc pas parvenue à limiter la dégradation déjà ressortie à 6,8% trois mois plus tôt (décembre 2022). Ceci, du fait de la hausse des crédits en souffrance dans un contexte de baisse de l’encours total des crédits. En reconnaissant que l’évolution des indicateurs d’activités des SFD se poursuit à l’instar des années précédentes, la maîtrise du risque de contrepartie demeure une nécessité pour consolider les acquis, a conclu la BCEAO.
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