(Les clients affluent depuis Cotonou et Porto Novo)
Les éleveurs des porcs dans les communes de Natitingou, Toucountouna, Tanguiéta, Cobly, Matéri et Boukombé jubilent depuis quelques mois. La raison de cela, c’est l’affluence des clients qui viennent s’approvisionner en porcs. Que faire pour davantage encadrer une telle activité à fort potentiel économique pour les villageois ? Que dois-t-on faire pour susciter auprès de la jeune génération un engouement pour l’élevage du porc ?
Les éleveurs de porc dans l’Atacora, jubilent, car les clients affluent de la capitale économique et aussi de la capitale politique à la recherche de porc. La viande de porc est une viande très prisée dans les localités comme Missérété, Dangbo, Porto Novo, Abomey Calavi et aussi à Cotonou. Certains restaurants spéciaux se consacrent à rendre tendre la viande de porcs et à le proposer aux clients qui en raffolent. Le problème, c’est qu’il faut faire des centaines de kilomètres pour venir s’approvisionner en porc pour repartir satisfaire la clientèle qui est au sud du Bénin. Et pour cela, les acheteurs mettent tous les atouts de leur coté pour aller acheter le bon produit et le ramener à Cotonou ou Porto Novo. Rencontré à Cotiakou, un arrondissement de la commune de Tanguiéta, un acheteur de porcs en provenance de la ville de Porto Novo s’est exprimé en ces termes : « Moi, je suis obligé de venir ici pour m’approvisionner en porcs car je n’ai pas le choix. Je le fais à cause de la qualité de la viande de porc dans l’Atacora. Les clients aiment cela, et ca marche aussi. Donc, je suis obligé d’agir de la sorte pour satisfaire ma clientèle et continuer de faire mes affaires à Porto Novo. ». Un autre acheteur rencontré à Cotiakou dans la commune de Tanguiéta explique ce qui suit : « Parfois mes collègues qui vendent la viande de porc dans les localités de Porto Novo, Abomey Calavi, Missérété, Dangbo et Abomey Calavi, on se cotise, et on s’organise pour pouvoir acheter des porcs pour pouvoir satisfaire notre clientèle. C’est comme cela que notre activité fonctionne. Si on ne fais pas ca, on risque de ne pas être en mesure de satisfaire nos nombreux clients. Ici, avec 15000 F CFA, 12000 FCFA ou 10000 F CFA, tu peux trouver un bon produit. Il y a des bêtes de bonne qualité. Le porc est un animal résistant et il est à l’aise dans les milieux où il y a de l’espace et surtout de la fraicheur. C’est ce qui fait qu’au nord, ils ont de bonne qualité de porc ».
Rude concurrence entre les vendeurs de la viande de porc des localités de Toucountouna, Natitingou et Tanguiéta
Les acheteurs de porcs en provenance du sud Bénin ont souvent à faire à des concurrents locaux. Les vendeurs locaux de la viande de porc des communes de Toucountouna, Tanguiéta et Natitingou et aussi de Boukombé sont souvent sur le terrain pour s’approvisionner en porc. Mais selon les informations glanées auprès des villageois, ceux qui viennent du sud sont souvent de gros acheteurs. Ils achètent des fois jusqu’à hauteur de 100 ou 150 porcs qu’ils chargent sur leur véhicule. Les paysans préfèrent traiter avec eux car ceux-ci sont très forts financièrement. Interrogé sur le sujet, un paysan rencontré à coteau a déclaré ce qui suit en langue waama : « Les clients qui viennent de Cotonou et du sud achètent beaucoup nos bêtes. Quand ils viennent, ils prennent leur temps. Nous aussi, on appelle nos frères qui ont des porcs à vendre. Ainsi, on se mobilise, et on arrive à leur fournir le nombre qu’ils veulent. Souvent, ils achètent beaucoup de nos bêtes. Quand ils viennent, il y a de l’argent qui coule beaucoup par ici. Mais ceux qui quittent les localités de Natitingou et autres, on essaie de voir comment on va faire avec eux. On essaie de les satisfaire comme on peut. Mais pour eux, la mobilisation n’est pas grande comme les autres qui viennent du sud du Bénin ». L’élevage du porc se doit d’être encadré à travers une formation spécifique à faire aux paysans. En tout cas, une formation en la matière s’avère nécessaire pour améliorer cette activité à fort potentiel économique. Espérons que cette activité puisse connaitre un boom économique très fort pour le bonheur de nos paysans.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise