A la fin 2023, les recettes douanières brutes du Bénin, façade maritime naturelle du pays sahélien, ont atteint plus de 628 milliards FCFA marquant une hausse de 80,8 milliards FCFA (+14,8%) par rapport à l’année précédente.
F.V.
En dépit de la fermeture des frontières avec le Niger qui représente 80 % du volume du transit de son port, le Bénin a enregistré une augmentation de 14% de ses recettes douanières en 2023. Cette progression survient dans un contexte de tensions régionales, où les mesures restrictives imposées par la CEDEAO après le coup d’Etat contre le président Bazoum ont entravé les échanges habituels entre ces deux pays voisins et partenaires commerciaux stratégiques. Les autorités béninoises expliquent cette résilience par l’adoption de mesures visant à atténuer l’impact du choc économique inhérent à la fermeture des frontières et la mise en œuvre de réformes structurelles. A la fin de l’année 2023, les recettes douanières brutes du Bénin, façade maritime naturelle du pays sahélien, ont atteint plus de 628 milliards FCFA, marquant une hausse de 80,8 milliards FCFA (+14,8%) par rapport à l’année précédente. Ce niveau de croissance reste toutefois inférieur à la tendance observée depuis la sortie de la covid-19, où les recettes douanières ont augmenté de plus de 20% en 2021 et 2022. Toutefois, la performance de l’an dernier dépasse l’objectif fixé par la loi de finances de 2023, atteignant un taux de recouvrement de 104,2%, contre 101,7% à la même période en 2022. Les autorités béninoises attribuent cette résilience à une série de mesures prises pour amortir les effets de la fermeture des frontières. Parmi celles-ci, la décision proactive de mettre en consommation les produits destinés au Niger, qui étaient en attente au Port autonome de Cotonou, ainsi que la redirection des itinéraires des camions vers le Niger ont été des facteurs clés de cette réussite. A cela, Cotonou ajoute la mise en branle de mesures plus structurelles, notamment la bactérie de réformes engagées ces dernières années en matière fiscale et douanière : l’application de la valeur transactionnelle, le renforcement de la lutte contre la fraude, et l’intensification des contrôles après dédouanement. L’interconnexion des systèmes douaniers informatiques avec les pays voisins aurait également joué un rôle important dans cette performance, indiquent les autorités béninoises. Cette année 2024, le Bénin s’attend à 702 milliards FCFA au titre de recettes douanières, en comptant sur la reprise des échanges avec le Niger.