Le mardi 15 avril 2025 s’est ouverte à Dakar au Sénégal, la réunion plénière du groupe des superviseurs bancaires francophones (GSBF). A l’occasion, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui assure la présidence du GSBF a décliné ses ambitions pour les deux prochaines années.
Bidossessi WANOU
Durant deux ans, la BCEAO qui préside aux destinées du Gsbf entend prendre une série d’initiatives pour un système bancaire plus sûr, résilient et durable. A cet effet, la BCEAO a mis l’accent sur la plateforme interopérable pour le paiement instantané, dans sa phase pilote, ainsi que les réflexions initiées pour la prise en compte des risques climatiques qui sont une réalité tangible dans l’espace communautaire. « Durant ce mandat, la Banque centrale apportera une attention particulière à la synergie d’actions entre les autorités membres car, j’en suis convaincu, le groupe contribue activement au renforcement de la stabilité et de la résilience des systèmes bancaires dans nos juridictions », a annoncé Jean Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, reconnaissant au Gsbf pour le choix porté sur l’institution ouest africaine. Un élan qui a séduit le secrétaire général du Gsbf. Emmanuel Rocher qui a reconnu et apprécié la dynamique avec laquelle le nouveau président s’est annoncé. « Je sais que c’est avec beaucoup de dynamisme et d’engagement que vous avez pris, le Gouverneur, la présidence du Gsbf, cette année, avec la volonté de faire de cette première réunion en Afrique de l’Ouest une réussite à tout point de vue », a-t-il fait savoir.
Il a tenu à mettre l’accent sur une série d’acquis de la zone monétaire de l’Afrique de l’ouest qui peuvent être valorisés à l’international. A l’interne, des thématiques ont fait objet de réflexions muries. Il s’agit notamment de la monnaie digitale, la supervision bancaire, l’intelligence artificielle en politiques monétaires puis la surveillance du système des moyens de paiement qui seront également au cœur d’une conférence international en mai. Aussi, la Banque centrale et la Commission bancaire de l’Umoa ont pris part à des exercices de simulations de crises bancaires avec respectivement la Banque des règlements internationaux (Bri) et la Banque mondiale il y a deux mois (février 2025). L’objectif était d’identifier des opportunités d’amélioration des dispositifs de gestion de crise au regard de l’importance de la problématique de la gestion et de la résolution des crises pour toutes les juridictions membres du Gsbf. Ainsi, il a invité en raison de la mise en œuvre du programme d’activité de cette mandature, à la production d’un rapport matérialisant les réflexions et recommandations du groupe sur ces questions. Il s’est intéressé à la problématique de la cybercriminalité et formulé le vœu qu’elle soit abordée lors des prochaines rencontres assortie d’une stratégie publique. Il a appelé enfin à un engagement collectif aux défis multiformes qui interpellent régulateurs et superviseurs. Pour rappel, le GSBF compte 34 membres.