Il fait souvent peur lorsqu’il est annoncé : l’audit un instrument de mesure de la gestion. Car, il permet une bonne gestion des affaires financières. Il présente beaucoup d’autres avantages tant pour les cadres que pour le développement d’un pays.
Abdul Wahab ADO
Souvent négligé par certains responsables au Bénin notamment ceux en charge des finances publiques par peur d’être poursuivi, l’audit est une expertise professionnelle effectuée par un agent compétent et impartial aboutissant à un jugement par rapport à une norme sur les états financiers, le contrôle interne, l’organisation, la procédure, ou une opération quelconque d’une entité. Il s’agit donc d’opérations d’évaluations, d’investigations, de vérifications ou de contrôles, regroupées sous le terme d’audit en raison d’exigences réglementaires ou normatives. En effet, les exigences d’une bonne gestion imposent que ces opérations correspondent à des procédures écrites avec des responsables identifiés, ce qui explique l’apparition de ce terme en français. Pour certain, l’audit est perçu comme un outil d’amélioration continue. Car il permet de faire le point sur l’existant afin d’en dégager les points faibles ou non conformes (suivant les référentiels d’audit). Ce constat, nécessairement formalisé sous forme de rapport écrit, permet de mener les actions nécessaires pour corriger les écarts et dysfonctionnements relevés. L’audit est un processus systématique, indépendant et précisément documenté permettant de recueillir des informations objectives pour déterminer dans quelle mesure les éléments du système observé satisfont aux exigences des référentiels du domaine concerné. Il s’attache notamment à détecter les anomalies et les risques associés dans les organismes et secteurs d’activité qu’il examine en consultation. Auditer une entreprise ou un service consiste notamment à écouter les différents acteurs pour comprendre et faire évoluer le système en place. C’est dans cette optique que l’administration béninoise a connu depuis l’avènement du gouvernement de la Rupture, différents audits organisés par des commissaires au compte. Des irrégularités ont été constatées. Ce qui a permis d’avoir une idée de la gestion de certaines structures d’Etat. Des mesures administratives, des sanctions, ont été prise à l’encontre des cadres fautifs. L’audit consiste donc à lutter contre l’impunité ou la corruption qui ronge le Bénin depuis des décennies et qui bloque malheureusement son développement. Car l’émergence d’une nation se base sur la transparence dans la gestion, l’efficacité et la reddition de compte.
Caractéristiques de l’audit
Un audit indépendant de qualité doit être conçu pour s’approcher des objectifs suivants : déterminer la conformité des éléments du système de gestion de la qualité aux exigences spécifiées et préétablies, déterminer l’aptitude du système de gestion de la qualité mis en œuvre à atteindre les objectifs qualité spécifiés, donner la possibilité aux audités d’améliorer leur système et son efficacité, sous forme de recommandations. Par ailleurs, il faut veiller à ce que l’audit ne devienne pas : une pratique susceptible de dépendance, sous quelque forme que ce soit, une mesure d’écart, assimilable au contrôle de gestion, une course permanente vers le « toujours plus » ou le « toujours mieux », une occasion de considérer les relations inter-services de façon subjective, une formation continue à la démarche qualité et son système de management, une implication concrète de l’ensemble des services de l’entreprise dans la vie du système de gestion de la qualité, un super contrôle faisant double emploi, une surveillance déguisée, une occasion de régler ses comptes, une expertise technique ou un diagnostic du cœur de métier, une occasion de refaire des contrôles.
Les différentes formes d’audit
Il existe quelques formes d’audition en matière de gestion. Les audits internes, appelés parfois « audit de première partie » sont réalisés par, ou au nom de, l’organisme lui-même pour des raisons internes et peuvent constituer la base d’une auto-déclaration de conformité. Ils peuvent être opérationnels ou stratégiques suivant l’approche retenue. Les audits externes comprennent ce que l’on appelle généralement les « audits de seconde ou de tierce partie ». Les audits de seconde partie sont réalisés pour des parties, telles que les actionnaires ou des clients, ayant un intérêt direct dans l’organisme, ou par d’autres personnes en leur nom. Les audits de tierce partie sont le plus souvent réalisés par des organismes externes indépendants. Lorsque les systèmes de gestion de la qualité et environnemental sont audités simultanément, on parle d’audit commun. Lorsque le système de management de la Qualité, de l’Environnement et de la SST (Santé et sécurité au travail) est intégré, on parle d’audit intégré QSE. Le domaine le plus connu, le plus répandu et le plus ancien sur une base transnationale est l’audit légal externe comptable et financier, à savoir, l’examen de la validité, conformité et sincérité des divers états financiers et rapports publics de gestion émis par une entreprise. Il s’agit de l’audit légal, ou commissariat aux comptes en France, spécifiquement réglementé pour les sociétés cotées en bourse. Il existe d’autres types d’audit spécialisés dans les contextes où il existe des normes et une réglementation forte (sécurité de l’homme au travail, environnement, hygiène et sécurité alimentaire, etc.). L’audit des systèmes d’information (audit informatique) est aussi une activité essentielle dans la maîtrise des opérations de l’entreprise.
L’audit environnemental
Cette forme récente de d’audit fait appel à l’évaluation environnementale. Le Conseil de l’Europe le définit en 1994 comme « outil de gestion incorporant l’évaluation systématique, documentée, périodique et objective de l’efficacité des systèmes et des processus organisationnels et gestionnaires conçus pour assurer la protection de l’environnement, en vue de faciliter le contrôle de la gestion des pratiques susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement, le but étant de favoriser une amélioration continue de la performance environnementale des activités industrielles et la collecte de renseignements pertinents ; un mécanisme d’audit environnemental est donc institué ».