L’avènement du régime du ‘’changement’’ en 2006 a donné naissance à une génération d’acteurs politiques et autres leaders qui se sont illustrés par leur ardeur à ‘’soutenir’’ les actions de l’ancien président Yayi. Trois ans après la ‘’Refondation’’, ces hommes et femmes ont connu des sorts divers.
Falco VIGNON
Le métier de fervents ‘’louangeurs’’ du chef d’Etat ne nourrit plus son homme au Bénin. En effet, trois ans après l’avènement du ‘’Nouveau départ’’, les hommes et femmes qui ne manquaient pas de stratégies et actions pour mobiliser les populations pour la cause de Boni Yayi, ont perdu ce gagne-pain. De Frédéric Béhanzin à Fred Adriano Houénou en passant par la femme qui se faisait surnommer la ‘’première dame’’, les mouvements de conducteurs de taxi-moto et autres associations et l’intrépide Loth Houénou, l’heure n’est plus à encenser le chef de l’Etat pour bien se faire positionner. Loin de là. Aujourd’hui, à l’ère du ‘’Nouveau départ’’, les règles sont autres. Et les exigences à satisfaire pour bien se faire voir sont autres. Ce qui fait que les flatteurs d’hier ont connu des sorts divers.
Un nouveau régime, de nouvelles règles
Certains sont restés dans le camp de la mouvance. De sources concordantes, il ressort qu’un certain nombre des anciens adulateurs de Boni Yayi s’est replié dans le camp de Patrice Talon dans l’intention de perpétrer leur ‘’tradition’’ en abreuvant le chef d’Etat béninois de ‘’soutien’’. Mais mal leur en a pris car, l’actuel président béninois est réputé pour son attachement à la discrétion. A en croire des sources bien informées, Patrice Talon n’aurait rien contre les compliments mais il préférerait qu’ils soient faits pour reconnaitre la qualité du travail que son gouvernement et lui abattent et non pour le caresser dans le sens des poils, comme les flatteurs l’ont fait pendant dix ans. Ainsi donc, les professionnels de la ‘’flatterie’’ ont connu leurs premières désillusions. Du coup, plusieurs ont été tentés de passer par la critique acerbe pour aboutir aux éloges. Ce qui n’a pas fonctionné non plus. Très tôt, les leaders les plus actifs ont été ciblés et ramenés à l’ordre par le pouvoir en place. Et le cas de Loth Houénou en est un exemple palpable. Il avait commencé par critiquer le gouvernement de la ‘’Rupture’’ pour se faire remarquer. Ensuite, il a rejoint la mouvance et multipliait les apparitions et interventions pour magnifier les actions de Patrice Talon. Pis, et c’était un piège qu’il ignorait, il s’attaquait aux opposants à patrice Talon, sans retenue. Mais c’est sans compter avec les manœuvres de la mouvance. Car, pour des raisons, que nous taisons, le virulent Loth Houénou, n’a pas été satisfait du traitement qui est fait de lui au sein de la mouvance. Il a ainsi sauté sur une occasion pour débiter des ‘’crudités’’ sur les actuels dirigeants. La sanction a été rapide et instantanée. Et les néo flatteurs ont compris qu’ils ne peuvent plus se ‘’retourner’’ contre les actuels dirigeants au risque de connaître un sort semblable.
La mouvance ou la prison
Les flatteurs qui étaient en accord avec les idéaux défendus par le gouvernement du Bénin se sont laissés piégés en déversant leur bile sur les adversaires politiques de Patrice Talon. Distel Amoussou, Loth Houénou et autres ont eu des plaintes portées par les opposants à Patrice Talon. Mais, curieusement, c’est le jour où Loth Houénou a quitté le navire ‘’mouvance’’ que le procès a eu lieu. Ainsi donc, les autres flatteurs tapis dans les ‘’jupes’’ de la mouvance se retrouvent piégés. Les actions en justice des opposants pourraient aboutir à une condamnation s’ils décidaient de rallier l’opposition. De la même manière, la mouvance les tient en laisse. Plus besoin de les traiter avec bienséance puisqu’ils ne peuvent aller nulle part. Alors des anciens ‘’flatteurs’’ ont pensé à se reconvertir.
Opérateurs économiques ou hommes politiques discrets
Les flatteurs d’une autre époque se sont reconvertis. Une partie est retournée à ses occupations d’entrepreneur et utilise ses relations pour avoir des marchés. Les acteurs qui composent cette catégorie se font croiser dans les couloirs des ministères, des institutions de la République et lors des événements comme les réunions, conférences et autres. Ils sont tous sourires avec les collaborateurs du chef de l’Etat.
Une autre partie a voulu se faire une place sous le soleil de l’opposition. Mais mal leur en a pris. La mauvaise organisation de ces forces politiques a permis au système politique de les isoler davantage. C’est le cas du président des jeunes turcs, Lucien Mejico. Celui-ci se fait plus discret depuis quelques mois.
Les néo flatteurs
Les compliments que reçoit le gouvernement viennent de deux sources : les leaders politiques et les populations. En effet, les hommes politiques membres du Bloc républicain (BR) et de l’Union progressiste (UP) ne manquent pas de rappeler tout le travail qu’abattent le chef d’Etat béninois et son gouvernement. Sauf qu’ici, il n’est plus question de meeting géant ni de prières, juste de reconnaissance.
De même, la reconnaissance des efforts faits par les populations bénéficiaires de projets, infrastructures, électricité et autres est prise en compte par le pouvoir en place. Mais de façon plus organisée. Plus élégante. Eh oui, pour l’élégance le potentiel et le goût y sont. Suivez mon regard.