Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le 30 mai 2019 dernier, un don de l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant de 75 millions de dollars, soit environ 43,8 milliards FCFA pour le Bénin. Cet appui vise à soutenir les efforts entrepris par le Bénin en vue d’améliorer la gestion des forêts.
Abdul Wahab ADO
Faciliter l’approvisionnement en bois de chauffage dans les principales villes du pays et renforcer les filières des produits forestiers non ligneux au profit des communautés tributaires des forêts. Tels sont les objectifs du don de l’Association internationale de développement du groupe de la Banque mondiale en apportant cet appui de 75 millions de dollars au Bénin. En effet, selon le communiqué relatif à ce financement, le projet pour la gestion des forêts classées concerne 11 réserves forestières recouvrant 917 951 hectares, soit 63 % de la superficie totale (1 457 247 ha) des 46 forêts classées que compte le Bénin. Ce financement va permettre au Bénin de répondre aux enjeux mis en évidence dans le secteur forestier. Le projet s’attachera à mettre en place des mécanismes incitatifs en faveur des activités d’agroforesterie et d’intensification agricole et à améliorer la maîtrise des feux de brousse. Le projet permettra également de développer des plantations pour la production de bois de chauffage sur des terres boisées dégradées afin de satisfaire les besoins énergétiques importants des centres urbains. Le projet s’emploiera également à accroître l’efficacité de la production de charbon de bois, améliorer la gestion de la transhumance et développer les chaînes de valeur des produits forestiers non ligneux.
La gestion durable des forêts au Bénin, une préoccupation de la Banque mondiale
La Banque mondiale opte pour l’atteinte des objectifs du développement durable au Bénin. Car, Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin a souligné que « En dépit d’un environnement institutionnel solide en matière de gestion du secteur forestier, le Bénin est confronté à un recul inquiétant de ses forêts. La surface forestière béninoise est passée de 8,12 millions d’hectares en 2007 à 7,9 millions en 2016, soit un déclin de plus de 215 000 hectares. Aujourd’hui, il faut agir pour inverser cette tendance ». Afin de lutter contre les processus de déforestation et de dégradation des forêts classées liés aux coupes de bois de chauffage, le projet financera la création de plantations pour la production durable de bois-énergie, ce qui permettra de répondre à la demande croissante que connaissent les villes de Cotonou, Abomey-Calavi et Porto-Novo. Quinze mille hectares d’acacias seront ainsi plantés. Le projet encouragera les agriculteurs à appliquer un système de culture intercalaire (taungya) consistant à complanter la terre de cultures agricoles (maïs, arachide, soja) et d’acacias. Il mettra pour cela en place des contrats à la performance qui permettront aux agriculteurs de participer à la création des pépinières, à la plantation et à l’entretien des acacias. Les éleveurs seront également intégrés dans ce dispositif d’incitation. « Ce schéma intégré, participatif et gagnant-gagnant ne fournira pas seulement des sources de revenus alternatives aux populations locales. Il leur donnera aussi un rôle actif essentiel dans la gestion durable des forêts. Ce qui permettra notamment de trouver des solutions à la transhumance, puisque les éleveurs deviendront des acteurs clés de la gestion des forêts », explique Katrina Sharkey, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin. Selon le communiqué de l’institution de Bretton Woods, le projet pour la gestion des forêts classées s’inscrit dans le cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec le Bénin pour la période 2018-2023, ainsi que dans la ligne de son plan d’action pour les forêts (2016-2020). Il est également conforme à la stratégie nationale et au plan d’action pour la conservation de la diversité biologique au Bénin (2011-2020), dont l’objectif est de promouvoir la restauration durable du couvert végétal afin de relever le défi climatique.
Bref aperçu de l’IDA
L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 75 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,5 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destiné à l’Afrique. Par ailleurs, le financement que le Bénin vient d’obtenir vient à point nommé en cette période de mise en œuvre des réformes environnementales et en particulier de lutte contre le changement climatique.