Les accidents de circulation surviennent sur les artères de nos grandes villes et sont récurrents à l’approche des fêtes de fin d’année. Face à ces cas, les citoyens, ne savent souvent pas le rôle qui est le leur pour pouvoir secourir l’accidenté en détresse. Leur passivité due à leur ignorance précipite, dans une certaine mesure, la victime dans l’au-delà alors qu’on pouvait la sauver par un simple geste.
C’est presque une contagion dans les rues. Les citoyens, témoins d’un accident de circulation, au lieu de se préoccuper de l’état de santé de la victime, s’empressent plutôt à immortaliser le drame par des photos avec leur portable. Cette pratique devenue la règle que l’on observe généralement chez bon nombre de personnes s’apparente à une ignorance quand on sait que la non-assistance à personne en danger est punie par la loi. En effet, l’acte que doit poser le premier maillon de la chaîne de secours qu’est le premier témoin est déterminant dans la suite du sauvetage de la victime. « C’est lorsque le premier témoin arrive à faire convenablement ce qu’il doit faire avant d’alerter que la victime pourra efficacement être pris en charge par le pompier et le médecin par la suite », a fait savoir le Lieutenant Dominique Kodjo Koumbara de la compagnie nationale des sapeurs-pompiers. Tout citoyen témoin de n’importe quel type d’accident doit avoir les réflexes importants et les comportements qu’il faut en cas d’accident domestique, de la route et du travail en attendant l’intervention des secours. Pour que cela soit, le recours à son téléphone portable ne doit pas être le premier réflexe. Mais plutôt la mise en œuvre de la notion ‘’PAS’’, c’est-à-dire, Protéger, Alerter et Secourir. D’après les explications de Dominique Kodjo Koumbara, en cas d’accident, le premier témoin doit prendre toutes les dispositions pour se protéger, protéger la victime et sécuriser le lieu de l’accident pour empêcher toute infiltration extérieure susceptible d’aggraver l’état de la victime avant d’alerter. A ce niveau, a-t-il rappelé, le témoin doit appeler le numéro vert du secours en donnant des précisions utiles sur la nature du drame, le lieu exact et la situation de la victime. Ces informations permettent aux sapeurs de venir avec les équipements adéquats pour un travail plus efficace.
L’étude de cas pratiques
L’instructeur propose deux études de cas pour permettre aux uns et aux autres de cerner la notion liée au secourisme. Dans un premier temps, il a évoqué le cas d’une victime qui saigne abondamment. Ici, pour arrêter l’hémorragie, il est recommandé au premier témoin de mettre la victime en position d’équilibre (couchée au sol sur le dos) pour ralentir le battement du cœur et presser fortement la partie touchée avec une étoffe. En cas d’échec, penser à un pansement relais pour maintenir l’écoulement du sang. C’est quand ces deux méthodes ont montré leur limite qu’il faut faire recours en dernier ressort au garrot. « Compte tenu des risques qu’il présente, nous ne conseillons pas aux gens de faire systématiquement le garrot », a recommandé le commandant. S’agissant du second cas d’école relatif à une victime inconsciente qui respire, Philippe Ayibéto, l’instructeur, a indiqué qu’il faut mettre dans ce contexte la victime en PLS (Position Latérale de Sécurité), c’est-à-dire la faire coucher sur le côté. Cette position consiste à éviter à la victime d’être asphyxié en lui libérant ses voies respiratoires et favoriser l’écoulement facile des éventuelles baves. Ce n’est qu’après que le témoin peut alerter le secours. Ces notions méritent qu’elles soient enseignées à tout usager de la route notamment aux conducteurs de taxi-motos. Les maires du Zou peuvent prendre l’initiative dans leurs Communes respectives pour que progressivement chacun soit informé et formé. Ainsi, on pourrait sauver des vies qui trépassent fatalement à cause de l’ignorance des premiers et réduire les décès liés aux accidents.
Rock Amadji (Correspondant Zou-Collines)