La fraude et les autres formes d’infractions ont la peau dure à la douane béninoise. A la frontière d’Hillacondji, point d’échange commercial entre le Bénin et le Togo, des agents de la douane béninoise auraient fait preuve de légèreté dans l’exercice de leur fonction. Ils auraient laissé passer sans formalités douanières trois conteneurs de tissus imprimés.
Belmondo ATIKPO
Deux (2) douaniers sont derrière les barreaux pour fraude à la frontière d’Hillacondji. Il s’agit du chef de brigade de la frontière d’Hillacondji et d’un brigadier responsable du secrétariat administratif. Du coup, ils ont été placés en détention provisoire le jeudi 16 janvier 2025 après présentation au procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET). Selon nos sources, des contenus de tissus imprimés ont franchi la frontière d’Hillacondji sans aucune formalité douanière. C’est la cellule de lutte contre la fraude douanière qui a pu mettre la main sur les conteneurs. Plusieurs personnes ont été interpellées dans cette affaire suite à l’ouverture d’une enquête. Les services de renseignement de la direction régionale de Comè, que dirige le Colonel Degila, n’ont pu intercepter les marchandises qui auraient traversé la frontière. C’est la cellule de lutte contre la fraude douanière qui aurait réussi à arraisonner les conteneurs, précise la source. La BEF a ouvert une enquête. C’est ainsi que deux responsables douaniers, Vikpodigni Clément et Masso, ont été arrêtés et placés en détention provisoire. Quant aux autres personnes citées dans le dossier, elles ont été libérées et placées sous convocation en attendant d’éventuelles poursuites.
Suspicions de rançonnement à la police
Toujours à Hillacondji et à Ouaké des agents de la police républicaine sont accusés de rançonnement. Dans un communiqué qu’il a signé, le directeur général de la Police républicaine (DGPR) a balayé du revers de la main les accusations de l’Ong Bénin Diaspora Assistance. Le patron de la police dénonce des accusations infondées. Les accusations contre la police portent sur le rançonnement d’usagers à Hillacondji et à Ouaké. A Hillacondji, des agents sont accusés d’avoir rançonné un étudiant en voyage vers Lomé à bord d’un bus de la compagnie Rimbo dans la nuit du 28 au 29 décembre 2024. Réagissant au présumé cas de rançonnement d’étudiant, le DGPR assure qu’un tel moyen de la compagnie « n’a transité par le poste frontalier de Hilla-ondji ». Les registres des deux côtés de la frontière, a souligné le patron de la police béninoise, peuvant permettre de faire foi. Selon les accusations de l’Ong Bénin Diaspora Assistance, des convoyeurs collectaient des fonds destinés aux agents de la police. Relativement à ces accusations, la direction générale de la police républicaine rejette toute responsabilité. L’Inspecteur général de police a également fustigé des accusations faisant état de paiement des frais pour des affectations aux postes frontaliers. « Les allégations de l’Ong Bénin diaspora assistance relèvent d’une volonté manifeste de distiller des informations sciemment biaisées pour des raisons dont les instigateurs et leurs complices sont les seuls à connaître les mobiles », a-t-il indiqué.
Réactions de l’Ong
Le communiqué de la direction générale de la police républicaine n’a pas laissé indifférente l’Ong Bénin Diaspora Assistance. Le bureau est revenu à la charge suite au communiqué de la police républicaine. L’organisation non gouvernementale estime que, « à force de vouloir se justifier », la police s’enlise davantage. Bénin Diaspora Assistance maintient ses accusations concernant l’étudiant et publie un billet de la compagnie de transport comme preuve. Bénin Diaspora Assistance apprend que le commissaire adjoint de Hilla-Condji a échangé avec l’étudiant, présumé victime du rançonnement, et en a rendu compte au commissaire qui aurait contacté les responsables de l’Ong. « En cas de refus d’assumer les responsabilités de ces protégés, nous invitons la commission d’enquête présidentielle à mettre une réquisition sur les numéros du commissaire et de son adjointe sur leur échange téléphonique avec l’Ong et la victime le dimanche 12 janvier 2025 », a souligné l’Ong dans son droit de réponse. Le bureau de l’Ong Bénin Diaspora Assistance s’est interrogé sur l’absence de réaction de la police sur ses accusations de rançonnement à Ouaké.