Pelé est mort ce jeudi. Etait-il le meilleur footballeur de tous les temps ? Le débat semble impossible à arbitrer, tant il est délicat de comparer les époques : et notamment la sienne dont subsistent essentiellement des extraits de matchs sur YouTube, avec l’ère moderne saturée de retransmissions en direct.
Mais les institutions avaient tranché avant le tournant du millénaire : en décembre 1999, le CIO avait désigné Pelé comme athlète du siècle, après consultation des Comités nationaux olympiques du monde entier. Pour le jury de la FIFA, en 2000, il était le joueur du XXe siècle, mais le public, également consulté par l’instance sur Internet, avait placé Diego Maradona, de 20 ans son cadet, en tête des votes.
Les deux génies n’ont eu de cesse de s’envoyer des piques parfois violentes par presse interposée pendant des décennies, avant la grande réconciliation au milieu des années 2010. Lors du décès de l’Argentin en novembre 2020, le Brésilien avait honoré la mémoire de son ancien rival par ces mots : « Un jour, j’espère que nous pourrons jouer au ballon ensemble dans le ciel. » Nous y sommes.
Toujours très bien entouré, Pelé n’a jamais porté la Seleçao à lui tout seul en Coupe du monde, comme l’a quasiment fait Maradona lors de son titre mondial avec l’Albiceleste au Mexique, en 1986. Mais c’est bien dans la plus prestigieuse des compétitions que le Roi a écrit son inégalable légende. Seul joueur à afficher trois titres planétaires, il est aussi le plus jeune buteur et vainqueur de l’épreuve.
« Cette Coupe du monde, je vais la gagner pour toi »
Le 29 juin 1958 à Solna, il a très exactement 17 ans et 249 jours lorsqu’il lève vers les cieux la si « vintage » Coupe Jules-Rimet, après une finale à sens unique face à la Suède, le pays hôte (5-2). Le gamin de Santos vient de planter un doublé, dont un consécutif à un merveilleux coup du sombrero, après son but décisif contre le pays de Galles en quart (1-0) et son triplé devant la France de Kopa et Fontaine en demie (5-2).
Grâce à cet adolescent prodigieux, le Brésil tient enfin sa première Coupe du monde. Huit ans après le traumatisme du « Maracanãço », lorsque l’Uruguay avait plongé tout un pays dans le désarroi en dominant la Seleção chez elle, devant 200.000 spectateurs médusés. Pelé n’a encore que 9 ans mais selon ses hagiographes, il aurait alors fait une promesse à son père, inconsolable : « Ne pleure pas, papa. Cette Coupe du monde, je vais la gagner pour toi. »
Football : Pelé, l’icône ultime du foot, est mort
