Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a ouvert ce lundi 29 juillet 2019 le processus pour la sélection du prochain Directeur général, successeur de Christine Lagarde. Les candidats ont jusqu’au 6 septembre, dernier délai pour le dépôt de leurs dossiers.
Félicienne HOUESSOU
Les candidatures sont lancées pour la succession de Christine Lagarde à la direction générale du FMI. L’actuelle patronne du FMI, Christine Lagarde qui a été appelée à diriger la Banque centrale européenne (BCE), a anticipé son départ, avant la fin de son mandat. Le nouveau Directeur général de l’institution doit être connu le 4 octobre 2019. Il peut être présenté par un gouverneur ou un administrateur du FMI au cours d’une période de nomination qui débutera le 29 juillet 2019 à 00h01, heure de Washington, pour se clôturer le 6 septembre 2019 à 23h59, heure de Washington. Toutes les candidatures seront transmises au secrétaire du FMI, qui veillera à obtenir confirmation de la personne dont le nom est proposé qu’elle est effectivement disposée à faire acte de candidature. Le conseil d’administration s’entretiendra avec les candidats figurant sur la liste restreinte (ou avec tous les candidats s’ils sont moins de quatre) à Washington. Par la suite, le conseil se réunira pour examiner les atouts des candidats et procéder à une sélection. Bien que le conseil d’administration puisse sélectionner un candidat à la majorité des voix exprimées, il s’est fixé pour objectif de sélectionner le Directeur général par consensus.
Qui peut succéder à Christine Lagarde ?
Les candidats seront présélectionnés par le conseil d’administration et auditionnés à Washington. Le futur Directeur général doit être d’une stature d’envergure mondiale et un ressortissant de l’un des 189 pays membres du FMI, qui est au cœur du système financier mondial. «La personne choisie pour occuper le poste de Directeur général devra avoir un parcours exceptionnel dans le domaine de la politique économique à un niveau de haute responsabilité», a détaillé le FMI qui a annoncé avoir adopté un processus ouvert, basé sur le mérite et la transparence pour sélectionner le prochain Directeur général.
En effet, la personne choisie pour occuper le poste de directeur général devra, selon un communiqué de la FMI avoir à son actif une remarquable carrière professionnelle, aura démontré les aptitudes de gestion et de diplomatie requises pour diriger une institution d’envergure mondiale, et sera ressortissante d’un des pays membres du FMI. En qualité de directeur des services du FMI et de président du conseil d’administration, le candidat devra être en mesure de donner une orientation stratégique aux activités d’une équipe caractérisée par son haut calibre, sa diversité et son dévouement. Il devra en outre être profondément déterminé à promouvoir les objectifs du FMI en encourageant le consensus sur les grandes questions de Politique générale et de nature institutionnelle, notamment par une étroite collaboration avec le conseil d’administration, sous l’autorité duquel il devra s’acquitter de ses responsabilités. Le candidat aura une connaissance confirmée du FMI et des enjeux de politique économique auxquels sont confrontés les pays membres de l’institution dans leur diversité. Il sera fermement attaché à la coopération multilatérale, dont il appréciera l’importance, et aura une capacité d’objectivité et d’impartialité éprouvée. Enfin, il sera aussi capable de communiquer avec efficacité.
Le jeu des chaises musicales se poursuit…
Plusieurs noms circulent actuellement pour la succession de la désormais Directrice de la BCE. Selon la presse britannique, l’ancien ministre britannique des Finances George Osborne serait candidat au poste de directeur général du FMI. Il aurait le soutien des autorités britanniques, américaines et chinoises. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ancien président de l’Eurogroupe, la ministre espagnole des Finances, Nadia Calvino, et l’actuel numéro 2 de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva seraient aussi dans le rang. De hautes personnalités sont également citées comme prétendantes, notamment le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, le franco-ivoirien Tidjane Thiam, Directeur général de Crédit Suisse, le Français Pierre Moscovici (actuellement à la Commission européenne) ou encore le membre du directoire de la BCE Benoît Coeuré, un autre Français. Rappelons que depuis sa création en 1944, le FMI a connu 5 Français sur les 11 dirigeants. Il a toujours été dirigé par un Européen tandis qu’un Américain a toujours été nommé à la direction de la Banque Mondiale. Même si le processus de sélection d’un nouveau Directeur général est fondé sur le mérite, les pays émergents sont contre cette situation et s’activent pour changer la donne.