La troisième réunion de concertation entre la Direction nationale de la BCEAO et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) du Bénin au titre de cette année 2019, tenue le vendredi 13 septembre dernier a permis de constater une progression de +2,2% en glissement annuel des crédits actroyés à l’économie béninoise.
Joël YANCLO
Les entreprises des secteurs de la télécommunication, de l’agro-industrie, de la cimenterie et des BTP ont le plus bénéficié des crédits actroyés par les banques et établissement financiers au Bénin. C’est le constat fait par la Direction nationale de la BCEAO et l’Association professionnelle des banques et établissement financiers (APBEF) du Bénin. C’était le vendredi 13 septembre 2019 au Novotel Orisha à Cotonou, à l’occasion de la troisième réunion de concertation de l’année entre les deux parties. Cette réunion entre l’institut d’émission et les dirigeants d’Etablissements de crédit, a permis aux participants de passer en revue, entre autres, les évolutions récentes enregistrées aux plans économique et financier à l’échelle internationale et sous régionale et en particulier au Bénin. A l’issue des travaux de cette troisième séance de concernation, un point de presse a été animé par le Directeur national de la BCEAO, Alain Komaclo et Lazare Noulekou, président de l’APBEF Bénin afin de rendre compte des principales conclusions de la réunion aux médias. On retient essentiellement que les Directeurs généraux d’établissements de crédit ont noté avec satisfaction la bonne tenue des indicateurs macroéconomiques de la sous-région et du Bénin, en dépit de la décélération de l’activité économique au plan mondial, induite notamment par les incertitudes commerciales. En effet, selon les estimations, le taux de croissance économique du Bénin serait de +7,2% au deuxième trimestre 2019 après une réalisation de +6,8 au premier trimestre. Les recettes de l’Etat se sont également consolidées dans un environnement de stabilité du niveau général des prix traduit par une inflation maitrisée. Les crédits à l’économie ont progressé de +2,2% en glissement annuel et ont bénéficié notamment aux entreprises de télécommunication, de l’agro-industrie, de la cimenterie et des BTP. En outre, les perspectives établies sur l’hypothèse des bons résultats enregistrés dans les filières agricoles et d’une bonne mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG), font état d’un taux de croissance réel de l’activité économique de près de 8,0% au titre des années 2019 et 2020. La rencontre a été également l’occasion pour le Directeur national de la BCEAO d’être à l’écoute des préoccupations spécifiques de la profession bancaire et de sensibiliser les Directeurs généraux des banques et établissements financiers à l’effet d’engager résolument leurs établissements dans l’opérationnalisation du dispositif de soutien au financement des PME /PMI dans l’UMOA, lancé au Bénin le 2 aout 2018.
Un œil sur la situation avec le Nigéria
Au cours de leur point de presse, le Directeur national de la BCEAO, Alain Komaclo et Lazare Noulekou, président de l’APBEF Bénin ont évoqué la situation en ce qui concerne la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Nigéria par ce dernier. Ainsi, les Directeurs des banques en activité au Bénin se sont montrés sensibles au récent développement de la situation économique marquée par une résurgence des contraintes protectionnistes (du Nigéria, ndlr) susceptibles de fragiliser l’économie béninoise. En anticipant ces probables impacts, ils ont retenu au niveau de leurs activités de faire en sorte d’adapter leurs stratégies pour pouvoir faire face aux éventuels risques naissants liés à ces contraintes protectionnistes. « Nous avons constaté une montée des contraintes protectionnistes au niveau de certains Etats, ce qui pourrait entrainer une perturbation au niveau de nos activités mais nous allons prendre des mesures d’atténuation des risques par rapport aux engagements », rassure pour sa part Lazare Noulekou, président de l’APBF Bénin.