Les agents de banques et Structures d’Appui et d’Encadrement (SAE) des PME/PMI suivent du 29 au 31 mars 2022 à Grand-Popo, une formation en gestion des risques de financement dans le secteur agricole. Trois chaînes de valeur ont été priorisées pour cette formation dont le Directeur de cabinet du Ministère des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi, Edouard Sèhlin a procédé au lancement en présence du directeur général du secteur financier, Adam Dendé Affo. C’est une initiative de l’Association des professionnels de banque et établissements financiers du Bénin (Apbef)
Bidossessi WANOU
L’agriculture est l’un des secteurs importants des économies africaines. Mais certains facteurs compromettent jusqu’à présent un accès aisé au financement des producteurs en dépit des nombreuses chaînes de valeur qu’elle comporte. Consciente de la situation, l’Association des professionnels de banque et établissements financiers du Bénin (Apbef) a choisi de démystifier le financement agricole à travers une meilleure maîtrise des risques par ses établissements membres. C’est dans ce cadre que la Financière de l’agriculture et de l’agro-industrie (FINAGRO) conduit à leur profit, une formation de trois jours sur « Gestion du risque en agriculture : identification, évaluation et mesure de mitigation ». Pour Ce faire, quatre filières ont été ciblées en fonction des priorités du Programme d’actions du gouvernement (PAG) à savoir : ananas, anacarde, soja et aviculture. Chargé d’études à l’APBEF, Giresse Cariel Avokandoto justifie : « Il s’agit d’un séminaire de haut niveau de renforcement de capacités pour tous les acteurs du système bancaire au Bénin. L’objectif principal est de faire un focus sur quatre filières parmi les filières phares du PAG II notamment les filières ananas, anacarde, soja et aviculture ». A l’en croire, l’Apbef souhaite que partant de cette formation, « les agents de banque qui ont à charge ces questions de financement du volet agricole dans les différentes banques au Bénin soient mieux outillés par rapport aux spécificités et techniques d’approche pour financer et mieux appréhender les différents risques dans le financement des filières agricoles. Il s’agira donc de renforcer les capacités des banques pour qu’elles puissent donner davantage de financement dans ce secteur pour faire évoluer le volet agricole au Bénin ». Ce séminaire sera fait de partage d’expériences afin de mieux outiller les banques sur l’objectif à travers différentes techniques modernes pour mitiger les risques. Selon Adam Dendé Affo, directeur général du secteur financier, « l’APBEF à travers ce séminaire qu’elle organise lève un coin de voile sur sa priorité de passer à une autre dimension de la mission du secteur bancaire : celle de financer comme il se doit et celle de financer enfin les PME et les filières agricoles au Bénin ». En rappelant les objectifs du gouvernement inscrit au PAG pour chaque filière et chaîne de valeur agricoles, ce séminaire vise à présenter les concepts liés au secteur agricole en général et faire la typologie des risques en agricultures et les risques spécifiques des filières anacarde, soja, ananas et aviculture a-t-il ajouté.
Innover et surmonter les risques
« Réfléchir sur le financement de l’agriculture, c’est ne pas hésiter à proposer des solutions adéquates…C’est l’occasion de sortir l’ensemble des sûretés réelles et des mécanismes juridiques pouvant permettre aux producteurs de bénéficier efficacement et effectivement des fonds nécessaires pour le rayonnement de l’activité agricole et qu’ils remboursent sans quiproquo», a fait savoir Adam Dendé Affo qui a témoigné : « C’est sortir des sentiers battus ». Directeur du cabinet du ministère des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi venu procéder à l’ouverture de l’atelier de formation, Edouard Sèhlin, a salué l’initiative et la disponibilité de la FINAGRO pour son appui technique à l’Apbef.
« Les PME occupent une place déterminante dans la stratégie du gouvernement. Cependant les PME du secteur agricole à l’instar de celles des autres secteurs sont confrontées à d’énormes difficultés pour accéder au financement et assurer leur développement », a-t-il confessé. S’il est vrai que le gouvernement prend de nombreuses initiatives pour améliorer la situation, l’accompagnement des banques n’est pas encore ce qui doit être en raison de certains déficits au niveau des acteurs des banques et SAE. Déficits auxquels ce séminaire devra apporter des solutions : « Ce séminaire marque la volonté des établissements de crédits dorénavant d’accroître les compétences de leurs collaborateurs et des SAE afin d’en faire des partenaires privilégiés dans l’accompagnement au PME et l’amélioration de la qualité des dossiers qui sont présentés à leurs guichets ». Dès lors, Edouard Sèhlin a souhaité que ce séminaire soit le cadre d’échanges fructueux et bénéfiques entre les acteurs du système financier et les SAE pour le bonheur du secteur agricole mais aussi des PME en général et que l’initiative s’étende également aux autres secteurs.