La Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF) ont conjointement présenté des outils non marchands pour mobiliser des fonds pour l’adaptation aux changements climatiques. C’était à l’occasion d’un événement organisé en marge de la Semaine africaine du climat.
Félicienne HOUESSOU
L’adaptation des nations aux effets du changement climatique nécessite des investissements majeurs. Ainsi, la mobilisation de financements du secteur privé pour l’adaptation, et notamment du Mécanisme des avantages de l’adaptation devient une préoccupation pour les institutions financières. La BAD et le FENU ont présenté deux mécanismes novateurs pour intensifier les mesures et le financement de l’adaptation lors d’un événement conjoint organisé le 1er septembre 2022 en marge de la Semaine africaine du climat à Libreville, au Gabon. Selon le modérateur, Gareth Phillips, responsable du financement du climat et de l’environnement à la Banque africaine de développement, les niveaux actuels de financement de l’adaptation sont insuffisants pour répondre aux besoins des pays en développement. Toutefois, le secteur privé et les gouvernements locaux peuvent jouer un rôle crucial pour combler cette lacune. « La Banque africaine de développement et le Fonds d’équipement des Nations unies pourraient également aider à : remédier au manque de mesures et d’indicateurs d’adaptation crédibles par la mise en place d’outils méthodologiques ; créer des dispositifs pour inciter un large éventail d’acteurs à s’engager dans l’adaptation ; et débloquer de nouveaux flux financiers », a-t-il indiqué.
Mécanisme LoCAL
Le premier outil présenté est intitulé Local Climate Adaptive Living Facility (mécanisme LoCAL). Cet outil aide les gouvernements et les communautés locales à exploiter le financement climatique pour mettre en place des mesures d’adaptation au niveau local, contribuant ainsi à la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris, ainsi que des Plans nationaux d’adaptation et de l’Objectif de développement durable 13 (Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions). Dans sa présentation, Ludovica Amatucci, analyste de programme au Fonds d’équipement des Nations unies (FENU) a expliqué que le mécanisme LoCAL soutient les systèmes de transfert fiscaux intergouvernementaux qui ciblent les mesures d’adaptation au niveau local, tout en renforçant la transparence et la communication d’informations par le biais de ces systèmes. Kidanua Gizaw, chargée principale du financement de la lutte contre le changement climatique à la Banque africaine de développement, a déclaré que la Banque pilote le Mécanisme des avantages de l’adaptation (ABM) comme instrument de financement non marchand et axé sur les résultats pour stimuler les investissements qui renforcent la résilience des communautés et des écosystèmes vulnérables.
Méthodologie ABM
Omar Saleh, directeur général de Zephyr Consulting, représentant SLAMDAM, une organisation du secteur privé néerlandais, a présenté la nouvelle méthodologie ABM intitulée « Réduction des dommages causés par les inondations à l’aide d’une barrière mobile », basée sur un projet de démonstration ABM à Lagos, au Nigéria. La méthodologie ABM permet de mobiliser des fonds en liant les bénéfices de l’adaptation aux investissements dans la barrière mobile contre les inondations. Kouassi Amani, chef de projet sur le projet de démonstration ABM intitulé « Résilience climatique du cacao », mis en œuvre par le Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF) en Côte d’Ivoire, a montré de quelle manière le projet peut utiliser l’ABM pour encourager les investissements du secteur privé dans l’agroforesterie du cacao en vue de l’adaptation au changement climatique en Afrique de l’Ouest. Le CIRAF a exploité les riches connaissances en matière de changement climatique au sein de son organisation pour préparer une nouvelle méthodologie d’ABM pour une production de cacao résiliente et durable, utilisant une approche participative en impliquant un large éventail de parties prenantes, y compris les petits exploitants locaux de cacao et les organisations de femmes.