Le financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés pour l’action climatique dans les pays en développement a atteint 83,3 milliards USD en 2020, selon une nouvelle analyse de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Issa SIKITI DA SILVA
Bien qu’il s’agisse d’une augmentation de 4% par rapport aux fonds mobilisés en 2019, il reste bien en deçà de l’objectif annuel de 100 milliards de dollars auquel les pays riches se sont engagés en 2009, a rapporté l’analyse publiée la semaine dernière.
Cette aide avait atteint 79,6 milliards USD en 2019, soit une augmentation de seulement 2% par rapport à 2018 (78,3 milliards). Et l’OCDE, qui en 2019 craignait que l’apport de 2020 soit encore insuffisant, a révélé que le financement climatique en 2020 a été principalement porté par une hausse des flux publics.
L’année 2019 a été l’une des plus chaudes jamais enregistrées en Afrique, selon le rapport sur l’état du climat en Afrique 2019 de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Intensifier les efforts
« Nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire. Les pays développés doivent continuer à intensifier leurs efforts conformément à leurs engagements déclarés dans la perspective de la COP26, ce qui signifierait que l’objectif de 100 milliards de dollars serait atteint à partir de l’année prochaine. Cela est essentiel pour instaurer la confiance alors que nous continuons à approfondir notre réponse multilatérale au changement climatique », a déclaré Mathias Cormann, Secrétaire général de l’OCDE.
Selon l’ONU, l’insécurité alimentaire – générée par le changement climatique – augmente de 5 à 20 points de pourcentage à chaque inondation ou sécheresse en Afrique subsaharienne.
Récemment, les régions ouest-africaines et est-africaines du continent ont été le théâtre d’inondations meurtrières qui ont dévasté les champs et bouleversé la vie des populations pauvres, lesquelles souffraient déjà des effets secondaires de la crise sanitaire.
Près de 13 millions de personnes souffrent gravement de la faim au Kenya, en Somalie et en Éthiopie à cause de la pire sécheresse qui frappe cette région depuis des décennies, a indiqué le Programme alimentaire mondial (PAM).
« Alors que les pays continuent de faire face aux implications économiques et sociales de la pandémie de COVID-19 et de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, nous constatons que le changement climatique provoque des effets néfastes généralisés et des pertes et dommages connexes pour la nature et les personnes », a souligné Mathias Cormann.