Le régime de la Rupture et du Nouveau Départ a fait pour le moment l’option de concentrer les manifestations officielles du 1er août à Cotonou au détriment des célébrations tournantes initiées entre temps par son prédécesseur. Un choix dont le plus grand perdant est l’économie locale, bénéficiaire de toute la mobilisation d’un tel évènement.
Dans cette ferveur de la fête nationale béninoise, il est opportun de se remémorer la célébration rotative mise en œuvre de 2007 à 2011 avec son cortège d’espoir et de déception. L’initiative était bonne mais, la concrétisation n’a pas connu le succès escompté. La célébration tournante des manifestations officielles de la fête de l’indépendance était partie pour insuffler un nouveau dynamisme économique aux villes chefs-lieux de départements mais, hélas l’aventure n’aura duré que le temps d’un feu de paille. A raison, l’actuel gouvernement n’a pas cru devoir poursuivre cette aventure au grand dam du développement local. En dehors de Cotonou, la capitale économique du Bénin et plus grande métropole du pays, les villes d’Abomey en 2007 à Abomey, Parakou en 2008, Lokossa en 2009, à Lokossa, Porto-Novo en 2010 et Natitingou en 2011 ont eu chacune l’occasion de goutter aux spécificités des manifestations officielles de la fête nationale, notamment le Conseil des ministres la veille suivi le lendemain du défilé militaire, paramilitaire et civil. En de pareilles circonstances, ces villes étaient devenues le centre de toutes les attentions avec toute la mobilisation de l’administration publique. Des retombées économiques devraient découlées de cette initiative car, les collectivités locales jouent un rôle déterminant dans l’orientation des activités économiques du territoire. A travers une relocalisation des activités économiques, l’économie locale participe au maintien local du pouvoir économique des territoires, renforce leur attractivité économique et contribue à réduire les flux de transports des marchandises et des personnes. C’était donc un levier important de dynamisation économique cette affaire de célébration tournante de la fête nationale qui dans la pratique n’aura pas porté les fruits escomptés.
Pour le développement de l’arrière-pays
L’organisation des manifestations officielles de la fête nationale du 1er août dans les chefs-lieux de départements devrait être perçue comme l’une des principales initiatives du gouvernement destinées à développer l’arrière-pays au regard de l’importance des investissements consentis dans ce cadre. Le fait de faire dérouler les manifestations officielles de l’anniversaire de l’indépendance du Bénin, de façon rotative, dans les grandes villes du pays est un vecteur de développement économique en ce sens l’initiative réside dans l’importance des travaux de construction et de réfection des infrastructures dans ces villes à travers un programme spécial. Aéroports secondaires, bâtiments publics, hôtels, avenues, rues et autres stades seront construits ou réfectionnés. Nul n’ignore que différents chantiers avaient été entamés par le régime de Boni Yayi mais qui aujourd’hui sont des éléphants blanc dans ces chefs-lieux de départements. Pour corriger le tir et faire des célébrations tournantes de la fête nationale un véritable pilier de croissance économique, l’implication des communautés à la base et des cadres ressortissants de ces villes serait un facteur favorable à l’aboutissement de tous les projets d’infrastructures. Et, avec l’allure que prend la lutte contre la corruption sous l’ère de la Rupture, il sera difficile pour les malversations financières de trouver chemin. Il est toutefois à rappeler que la célébration rotative de la fête de l’indépendance est une bonne chose. Seulement qu’il faut mieux l’organiser. Il faut y accorder plus de temps pour l’exécution des travaux. Et surtout veiller à leur poursuite après la fête. L’économie locale n’en demande pas mieux pour renforcer le tissu économique national.
Joël YANCLO