Encore quelques jours avant la fête de l’Aïd El Kabîr prévue pour le dimanche 11 Août 2019. Les moutons « jouent l’arbitre entre vendeurs et acheteurs » qui retiennent leur souffle, les uns à cause de la mévente et d’autres compte tenu de la morosité économique. Du coup ces animaux se font désirer. C’est le constat qui se dégage sur les marchés de vente de ces bêtes et dans plusieurs ménages à Parakou.
Noël Y. TETEGOU (Br. Borgou/Alibori)
Dans environ une semaine, les fidèles musulmans seront appelés à sacrifier à la tradition en immolant des bêtes en vue de se conformer aux exigences de leur religion. Mais, s’il est vrai que c’est un devoir pour le musulman, il n’en demeure pas moins qu’il faut disposer de moyens financiers pour l’accomplissement de ce sacrifice. Du coup, nombreux sont ces fidèles qui resteront en marge de cette célébration qui revêt un intérêt particulier pour le croyant en Allah. Conséquence, en ce temps de grande morosité économique, au marché de vente temporaire de moutons situé à l’entrée nord (Guèma) de la ville de Parakou et dans d’autres quartiers, les bêtes sont à perte de vue et leurs prix varient de 30 000 à 150 000 FCFA selon la taille. Mais les vendeurs se plaignent de la rareté des clients à environ une semaine de cette célébration malgré qu’ils estiment que ces prix sont assez bas comparativement aux années antérieures où les bêtes étaient vendues jusqu’à 280 000fcfa la tête. Cet état de chose peut s’expliquer selon Abdramane Ismaël, l’un d’eux rencontré, par la rareté de ressources financières ou encore parce que d’autres clients attendent les derniers jours pour se décider. Néanmoins, ils disent se nourrir d’espoir et espèrent que la situation s’améliore avant le jour J afin de leur permettre de ne pas faire faillite. Pour les moins patients, ils embarquent leurs animaux en direction du sud avec tous les risques y afférent. Du coté des fidèles musulmans, les raisons de leur réticence se fondent sur le fait que les animaux coûtent cher, certains estiment qu’à la veille de la fête les vendeurs pourraient baisser les prix et pour d’autres, il faut attendre la veille car ils ne savent où garder les bêtes afin d’éviter d’éventuels vols, un phénomène qui est souvent légion à l’approche de cette fête. Toute chose qui fait qu’actuellement dans plusieurs ménages, l’annonce des couleurs de la fête n’est pas encore visible dans la cité du cheval. Les épouses des musulmans elles, attendent impatiemment de voir « la fin du haricot ». Mais en attendant elles se consacrent à l’achat de pagnes pour tout au moins bien se vêtir le jour de cette célébration prévue probablement pour le 11 août 2019. Il est à noter que la plupart des moutons proviennent des pays voisins ; Burkina-Faso, Niger et du Nigéria, pays de grands éleveurs.