Au Burkina, la promotion du « consommons local » s’accompagne de sceau officiel. Le gouvernement du Capitaine Ibrahim Traoré, à travers un nouveau décret, fait du port du « Faso Dan Fani », du « Koko Dunda » et autres, une priorité à plusieurs catégories d’agents ou d’acteurs de la vie économique Burkinabé. Ce qui vient renforcer une culture presque acquise dans le pays des « Hommes intègres ».
S.T.
Au-delà de travailler à offrir paix et stabilité au peuple Burkinabé, le gouvernement du Capitaine Ibrahim Traoré, Président en exercice du Burkina Faso, met un point d’honneur sur la valorisation des œuvres de l’artisanat, notamment le « Faso Dan Fani » qui, à travers les âges et les pratiques, s’est révélé être un tissu identitaire et véritable atout économique. C’est dans cette logique qu’à travers un décret en date du 02 juin 2023, l’Etat Burkinabé a décidé de promouvoir le port du « Faso Dan Fani » qui signifie littéralement « pagne tissé de la patrie » en Dioula, du « Koko Dunda » et autres tissus traditionnels. Initiée dans un contexte d’engagement pour la reconnaissance de la souveraineté du Burkina, cette décision qui tient du souci de promouvoir les œuvres de l’artisanat du pays, s’applique, selon le décret, à plusieurs catégories socio-professionnelles. Il s’agit entre autres des enseignants et étudiants des universités et instituts d’enseignement supérieur du public et du privé, des autorités administratives, judiciaires et politiques, des chefs de circonscriptions administratives, des travailleurs des structures privées, les structures militaires et paramilitaires, etc. Soulignant que le port du Faso Dan Fani, du Koko dunda ou des autres tissus traditionnels est priorisé par les différents acteurs suscités lors des cérémonies officielles ou des manifestations d’envergure nationale ou internationale, le décret, en son article 6, explique : « Est considéré comme cérémonie officielle ou manifestation d’envergure nationale, toute cérémonie présidée par le président du Faso, le Premier ministre, les présidents d’institutions, les ministres et les chefs de circonscriptions administratives. ». Quant aux cérémonies officielles ou manifestation d’envergure internationale, il s’agit de toute cérémonie à laquelle participe le président du Faso, le Premier ministre, les présidents d’institutions ou les ministres hors du territoire national.
Pour se montrer plus offensif dans cette nouvelle disposition, l’Etat Burkinabé évoque que les pagnes des manifestations phares du pays, à savoir : les festivités marquant l’indépendance du Burkina Faso ; le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) ; les festivités marquant la célébration de la journée internationale de la femme ; le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) ; et bien d’autres.
Un pouce au développement de l’artisanat
Identité culturelle du peuple Burkinabé, le Faso Dan Fani, le Koko dunda et autres tissus, quoiqu’ancrés dans la culture vestimentaire des « Hommes intègres », se voient dans une ère économique nouvelle. En effet, avec cette décision, le gouvernement burkinabé vient, d’une part, de densifier au profit des artisans locaux le marché de la demande, et donc, la possibilité de faire plus de bénéfices à travers la vente de leurs produits finis. D’autre part, c’est une nouvelle opportunité économique qui s’offre ainsi aux autres acteurs de la chaîne, notamment couturiers, stylistes, modélistes, etc., qui se verront avec plus de tenues à coudre, et ce, régulièrement. Dans cette dynamique, des programmes de formation pourraient être développés pour former nombre de jeunes et les sauver des griffes du chômage. C’est dire que le Burkina vient de donner un coup d’accélérateur au développement de son artisanat. Cet exemple, le Bénin gagnerait à s’en inspirer pour promouvoir aussi son artisanat qui bénéficie d’un paquet de produits et d’un riche savoir-faire.