La cérémonie de distinction des figures marquant l’excellence Africaine et Afro Caribéenne de Bordeaux, en France, a eu lieu le vendredi 28 juin 2019, à l’hôtel Burdigala. Le jury de la 2ème édition des trophées Kanian, a décerné le prix de meilleur espoir féminin à Jasmine Cherchali. A travers une interview, à nous accordée, cette africaine revient sur son travail, ses motivations et finit par diner son avis sur certaines questions liées à la femme africaine.
L’économiste du Bénin : Bonjour, veuillez vous présenter.
Bonjour, Jasmine Cherchali. J’ai 40 ans. Je suis maman de deux grands enfants, 20 et 16 ans. Je vis dans la région Bordelaise. Je suis Française, née d’une mère Algérienne et d’un père Indien/Irakien. Je suis issue d’une grande famille de cinq sœurs et un frère.
Quels sont les secteurs d’activités dans lesquels vous intervenez ?
Je suis PDG de l’Agence » S.Y.Z MANAGEMENT « , dans laquelle nous faisons de la gestion de carrière sportive et artistique. Le noyau de ma structure, c’est le management. La gestion de carrière.
Mais à cette base, viennent se greffer plusieurs propositions de services : organisations d’événements, communication, marketing, développement de marques, création de concepts… etc.
Quels sont les objectifs que vous poursuivez ?
Les objectifs sont ceux d’accompagner et de pousser le plus loin possible les sportifs et les artistes dans leurs parcours professionnels. De mettre en place des plans de carrières qui leurs permettent d’évoluer au plus haut niveau.
Je développe aussi diverses activités, celles-ci permettant d’exploiter différents réseaux et business.
Pourquoi avoir choisie de vous investir dans ces secteurs ?
La passion ! D’abord organisatrice d’événements, directrice artistique, je suis une communicante aguerrie d’une dizaine d’années. Autodidacte puis diplômée en management marketing, femme de réseaux, j’ai su m’imposer dans un domaine principalement dominé par les hommes.
Vous avez été consacrée avec le prix du meilleur espoir féminin par les trophées KANIAN ? Que représente cette distinction pour vous ?
Je suis honorée et très fière d’avoir reçue ce trophée. Evoquer « l’Afrique » sans autre précision peut sembler abusif tant la diversité des situations dans un continent qui regroupe 53 pays.
D’abord , parce que KANIAN, représenté par Agnès et Monnint Kouleon, un couple actif et dévoué aux autres, a pour objectif de mettre en lumière la beauté et la richesse des cultures noires et métisses, mais également, des femmes et des hommes, des entreprises et associations, et toutes autres actions positives mettant en avant nos communautés respectives.
Quelles sont vos qualités que ce prix vient récompenser ?
Je pense, ma détermination et mon envie d’aller toujours plus loin. Il m’est difficile de parler de moi car mon métier consiste à mettre les autres en lumière. J’avoue avoir été surprise et très émue.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans vos activités ?
Sincèrement, les difficultés, je les ai rencontrées au début de mes activités. Celles de gagner en crédibilité dans un milieu dominé par les hommes, et puis l’organisation de travail, car je fais un métier où l’on voyage beaucoup, ce qui ne laisse pas trop de temps pour soi.
Quelles solutions proposez-vous ?
Ma seule est unique solution : le travail. Développer ses domaines de compétences, être curieux de ce qui se passe autour de nous. Rien n’est jamais impossible, il faut juste le vouloir !
Quel regard portez-vous sur la situation de la femme africaine en Europe ?
Nous, femmes Africaines en Europe, sommes perçues comme une richesse. Nous écrivons une nouvelle page de l’Afrique au féminin…
De par nos histoires, nos cultures, nos expériences, nos combats, aujourd’hui nous sommes fières de nos identités. Et c’est une force. Et pour avancer, rien de tel que d’enrôler les hommes dans le mouvement.
La femme Africaine participe et consacre du temps pour s’impliquer dans la vie de sa communauté, engagée dans le processus décisionnel si elle y est invitée. Nous sommes fortes et confiantes.
Quel regard portez-vous sur la femme africaine vivant en Afrique ?
Admirative !! Elle s’émancipe de la même manière que celles vivant en Europe, et ce sont elles qui nous donnent la force, nous inspirent et nous guident.
Certains soutiennent que l’émancipation de la femme africaine est une des causes du nombre de plus en plus élevé de filles-mères et femmes célibataires en Afrique. Qu’en pensez-vous ?
Je trouve cela réducteur pour l’homme. Cela voudrait dire que la femme ne peut être indépendante si elle a un homme à ses côtés ?
L’avancée de la femme, ne se fait pas sans l’homme. Des femmes célibataires, filles-mères, sont nombreuses aussi en Europe. Et c’est malheureusement un fléau mondial.
Quels sont les défis que doivent relever les femmes africaines pour jouer pleinement leur partition dans le développement ?
Mon principal défi est de continuer le travail de transmission. Nous avons pour devoir de transmettre aux générations à venir toutes ces richesses, valeurs, éducations. Elle est là notre force. Cette richesse qui n’est pas palpable, celle que nos mères, grands-mères, nous ont déjà transmises. Telle est ma vraie mission.
Que peut la femme occidentale pour aider celle africaine à s’émanciper ?
Cela n’engage que moi, mais je remarque que nous sommes dans une ère où la femme occidentale prend aussi exemple sur la femme africaine.
La force des femmes, est celle de se comprendre, quelles que soient nos origines, nos couleurs de peau, nos cultures. Il se passe donc une entraide naturelle, où chacune s’inspire de l’autre…
Avez-vous une préoccupation particulière à aborder ? Je voudrais vous remercier de me donner l’occasion de m’exprimer et de permettre à vos lecteurs de me connaître. Merci de mettre en avant » la Femme Africaine