Exposée à l’insécurité alimentaire en plus de la menace terroriste, la situation de la sous-région ouest-africaine préoccupent la Commission de l’Uemoa et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). À Paris où s’est ouverte, mardi 15 avril 2025 la réunion restreinte du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA), le Président de l’institution communautaire, Abdoulaye Diop a plaidé pour une mobilisation collective afin de répondre à la précarité qui touche plus de 40 millions de personnes en Afrique de l’ouest.
Sylvestre TCHOMAKOU
Alors que la vulnérabilité alimentaire s’accentue au Sahel et en Afrique de l’Ouest, la mobilisation des institutions régionales et des partenaires techniques devient plus pressante. C’est dans cette optique que s’est ouverte, mardi 15 avril 2025 à Paris, la réunion restreinte du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA) du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, au siège de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Procédant à l’ouverture des travaux en présence de plusieurs partenaires techniques et financiers, le Président de la Commission de l’Uemoa, Abdoulaye Diop, avec à ses côtés le Commissaire en charge de l’Agriculture, Mahamadou Gado, s’est empressé de rappeler l’ampleur de la précarité dans la région. « Il est impératif de reconnaître l’urgence de la situation, car aujourd’hui, plus de 40 millions de personnes, composées principalement des femmes et des enfants vivent dans la précarité », a-t-il expliqué. Appelant à un renforcement des engagements, Abdoulaye Diop a insisté sur le rôle que doivent jouer les institutions régionales, les gouvernements et les partenaires techniques dans la lutte contre la faim. Soulignant que pour y parvenir, il paraît nécessaire d’avoir des instruments d’intervention d’urgence efficaces, comme la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire (RRSA).

Le Président Diop a salué l’initiative pilote de l’Uemoa, qui mobilise plus de 2 milliards de FCFA pour la constitution de stocks alimentaires en coopération avec la Cedeao. Mais pour répondre durablement à la demande alimentaire intérieure, il a insisté sur la nécessité d’un changement structurel. « Notre conviction est que nous devons transformer structurellement notre agriculture », a-t-il affirmé, indiquant que la Commission s’engage à poursuivre ses efforts dans une logique de synergie avec les autres institutions régionales.

Cette rencontre de haut niveau réunit des représentants des gouvernements des États de la région, de la CEDEAO, du CILSS, de l’Union européenne et d’autres partenaires techniques. Elle se poursuit jusqu’à ce mercredi 16 avril avec des panels thématiques centrés sur les enjeux de sécurité alimentaire, les mécanismes de réponse, et les stratégies de long terme pour renforcer la résilience des systèmes agricoles. A noter qu’en marge de l’ouverture des travaux, Abdoulaye Diop a reçu en audience la nouvelle Directrice du Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, Nana Touré, à qui il a adressé ses vœux de plein succès.