L’Afrique compte près de 50 millions de Petites et moyennes entreprises (PME) qui continuent d’opérer jour et nuit dans l’espace économique, parfois dans des conditions précaires, dans le but de créer des emplois, éradiquer la pauvreté, et contribuer à la croissance économique inclusive.
Issa SIKITI DA SILVA
A part l’accès au financement et aux marchés qui reste leur problème majeur, beaucoup d’autres défis souvent impossibles à surmonter sont souvent ignorés.
Selon le Bureau national des statistiques, les PME du Nigeria ont, ces cinq dernières années, contribué à environ 48% – en moyenne – au Produit intérieur brut (PIB) de ce pays ouest-africain.
Malgré cette importante contribution des PME à l’économie nigériane, explique PricewaterhouseCoopers (PwC), des défis persistent et continuent d’entraver la croissance et le développement de ce secteur. Ces défis comprennent, entre autres, la multiplicité des taxes, le manque de main-d’œuvre qualifiée et le coût élevé de faire des affaires.
Selon PwC, la Sierra Leone est le pays d’Afrique de l’Ouest où la pression fiscale sur les entreprises de taille moyenne est la plus faible, suivie du Ghana, du Nigeria, du Cap-Vert et du Burkina Faso. Cependant, plusieurs études ont aussi démontré que bon nombre des PME africaines ne paient pas leurs taxes comme il se doit.
L’une des raisons de ce non-paiement des taxes, selon Deloitte, est l’éducation des contribuables et le coût de la conformité fiscale, lesquels restent un défi important pour les PME, car elles ne disposent souvent tout simplement pas des ressources humaines et des compétences nécessaires pour se conformer pleinement et en temps voulu à toutes leurs obligations fiscales.
L’OCDE insiste sur l’importance de l’éducation des contribuables, qu’elle décrit comme étant un moyen de renforcer la culture fiscale, la conformité et la citoyenneté. Il ne s’agit pas seulement d’encourager le paiement des impôts, mais aussi d’expliquer la fiscalité et sa place prépondérante dans la société.
Deloitte indique que le coût de la conformité fiscale peut ajouter significativement au coût de faire des affaires pour les PME, par exemple entre autres, des ressources qui doivent être utilisées pour se conformer aux règles fiscales, et des sanctions imposées en cas de non-respect des règles fiscales.
Pénurie de compétences
Gérer une petite entreprise peut être difficile, même dans des conditions favorables. Mais lorsque l’environnement des affaires est contre vous, la productivité et l’innovation en souffrent, souligne l’Organisation internationale du travail (OIT). A en croire l’OIT, les PME souffrent d’une pénurie de compétences tant au niveau de la direction que de la main-d’œuvre. Le manque de ressources, de connaissances et la peur du « braconnage » signifient que les PME sont moins susceptibles d’investir dans la formation de la main-d’œuvre.
L’autre défi important des PME est le manque d’accès aux infrastructures de base, telles que l’eau potable (surtout pour les restaurants) et l’électricité. Dans bon nombre des pays africains, notamment en RDC, au Congo-Brazzaville et récemment en Afrique du Sud, les coupures fréquentes d’électricité et les délestages ont des impacts négatifs sur la productivité et les revenus des PME. Les délestages en Afrique du Sud causent des pertes quotidiennes de 222 millions USD à l’économie, selon les experts.
Enfin, la plupart des PME sont souvent exclues du réseau des employeurs et des entreprises et n’ont pas de ressources nécessaires pour utiliser les nouvelles technologies numériques, ajoute l’OIT.