Lors de la clôture de son grand événement annuel de début d’année dénommé « Rencontres du marché des titres publics de l’Umoa », en abrégé REMTP ; l’institution a annoncé que les huit Etats membres de l’Umoa (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Togo et Sénégal) pourront lever en 2025 environ 10 700 milliards de FCFA sur le marché régional. Ce record de mobilisation d’argent est une grande première dans l’histoire de l’Umoa.
Belmondo ATIKPO
Après avoir mobilisé 7.187 milliards en 2023, 8127 milliards FCFA de financements en 2024, c’est un total de 10.700 milliards de Francs Cfa que les huit Etats membres de l’Umoa (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Togo et Sénégal) pourront lever en 2025, pour leurs besoins de trésorerie et de financements de leurs projets. Dans le détail, comme les années précédentes, le plus grand montant sera levé par la Côte d’Ivoire, qui compte mobiliser 3 700 milliards de FCfa de ressources sur ce marché. Le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Niger suivent avec chacun environ 1 000 milliards à lever. Le Bénin est censé emprunter sur ce marché à hauteur de 590 milliards de FCfa, le Togo pour 481 milliards et la Guinée Bissau, pour une enveloppe de 262 milliards de Francs Cfa. Ces montants seront levés par adjudication, la voie d’émission de BAT et d’OAT la plus utilisée par les Etats et qui se définit comme une technique permettant l’acquisition de ressources par un système d’enchères. 1 395 milliards de FCfa seront quant à eux mobilisés par syndication. Cependant, tous les pays ne connaissent pas la même trajectoire. Si le Niger affiche une progression notable de +65,4%, en raison de forts besoins de financement, d’autres, comme le Mali (-3,39%) et le Togo (-7,35%), ont ralenti leurs levées sur le marché. La baisse est encore plus prononcée en Côte d’Ivoire (-22,3%) et au Bénin (-19,21%). Un cas à part reste la Guinée-Bissau qui, bien que représentant une faible part du total des émissions (2,97%), a enregistré une augmentation impressionnante de +70,1% ; une performance, signe de l’amélioration progressive de son accès aux marchés régionaux.
Record de mobilisation d’argent
Le directeur de l’UMOA Titres, institution régionale créée pour gérer le marché des titres publics au sein de la zone UEMOA, Oulimata Ndiaye Diassé, s’est réjouie de cet approfondissement régulier du marché, qui offre aux pays de la zone Uemoa davantage de ressources à lever pour leurs projets de développement ou leurs besoins de trésorerie, tout en annonçant des innovations qui seront introduites avec pour objectifs d’approfondir davantage ce marché en élargissant la base des investisseurs, de sorte à collecter davantage de ressources face aux besoins sans cesse croissants des Etats confrontés. Autre bonne nouvelle, annoncée cette fois par le régulateur, le président de l’Autorité du marché financier de l’Umoa, Badanam Patoki. Selon lui, l’ouverture très prochaine, en principe cette année, d’un Fonds de protection des épargnants qui devrait rassurer les épargnants tout en en attirant de nouveaux. En revanche, l’important et stratégique chantier de l’harmonisation de la fiscalité des titres publics dans la zone Uemoa, qui devrait être un vrai Game Changer pour ce marché régional de la dette souveraine encore en proie à diverses contraintes réglementaires à la peau dure, reste velléitaire. « Il ne faut pas qu’on lâche.
Il faut qu’on y aille ». L’exhortation à fort relent de supplique du régulateur sera-t-elle suivie d’effet ? Umoa-Titres l’espère fortement, quand les investisseurs, eux, attendent de voir. Selon le « Guide sur la fiscalité applicable aux titres publics émis sur le marché régional de l’UEMOA », les revenus issus des bons et obligations du Trésor sont soumis à des régimes fiscaux qui varient en fonction du pays de résidence de l’investisseur et de l’Etat émetteur du titre. Certes, dans la plupart des cas, les intérêts générés par ces titres sont exonérés d’impôts dans le pays émetteur. Mais ces revenus peuvent être taxés dans le pays de résidence de l’investisseur, en fonction des législations nationales et des accords bilatéraux en vigueur.